L’écriture de l’absence dans l’oeuvre de Mustapha Tlili

À la croisée des frontières, l’univers romanesque de Mustapha Tlili se construit sur un enracinement paradoxal, à la fois recherché et inatteignable. Ses récits esquissent le vide et traduisent les tourments de l’exilé pris au piège de l’entre-deux, tiraillé entre plusieurs langues, cultures et identités.
L’absence est le fil conducteur des intrigues  : elles s’ouvrent sur la quête d’un être disparu pour révéler, en creux, une absence encore plus abyssale. Chez Tlili, tout repose sur un manque à combler  : récits fragmentés, mémoires brisées, personnages en suspens et frontières brouillées entre fiction et réalité. Chaque histoire fait de son œuvre un puzzle à recomposer, sollicitant le lecteur dans l’assemblage des fragments et faisant de lui un co-créateur du sens. Derrière cette mécanique littéraire se joue une confession déguisée. Tlili transfigure son expérience d’exilé en une écriture cathartique, où l’absence prend corps et la perte se fait narration.