2100, un possible

« Deux semaines étaient passées. Après la charpente vint le tour de la couverture du bâtiment. On disposa les palmes sur le toit. Les plus légers, à l’aide d’échelles rudimentaires, tressaient les feuilles depuis le bas jusqu’au sommet de la grande case. Enfin, un soir, Pablo déclara le travail achevé. La nuit suivante, personne ne dormit. La fête réunit Kogis et délégués. Les Chinois et les Birmans voulurent cuisiner des plats de leur pays, initièrent les Indiens amusés aux danses des hauts plateaux, chantèrent des airs traditionnels dans une ambiance bon enfant. Le lendemain, tard dans la matinée, Pablo réunit le groupe dans la nouvelle case, puis il dit : — Vous avez travaillé ensemble, vous avez chanté ensemble, vous avez dansé ensemble, vous avez ri ensemble, vous avez dormi côte à côte sans peur. Là où vous ne trouviez que des ennemis, vous avez découvert des femmes, des hommes comme vous. Comment pourriez-vous encore vous détester ? — Rentrez chez vous pour raconter à tous ce que vous avez vu. Et que la paix vous accompagne ! »