Résumé
En 1956, Romain Gary obtint son premier prix Goncourt avec Les Racines du ciel. Ce livre fut considéré comme « le premier roman écologique » parce qu’il raconte l’histoire d’un individu qui prend la défense des éléphants d’Afrique. Romain Gary s’enorgueillissait ouvertement du titre de « premier écologiste de France ». Cependant, son œuvre littéraire avait jusque-là surtout été animée par des thématiques politiques, à commencer par l’après-coup de la lutte antifasciste pendant la Seconde Guerre mondiale, à laquelle Gary avait lui-même directement participé comme aviateur de la France libre. Mais quel lien pouvait-il bien y avoir entre la lutte antifasciste et l’écologie, entre les horreurs de la guerre et la défense des éléphants ? Pour Gary, le lien était clair, et il lui donna justement un nom dans Les Racines du ciel : « l’affaire homme ». L’affaire homme, c’est la contradiction fondamentale de l’humanisme européen, cet idéal de civilisation qui, depuis la Renaissance, a suscité aussi bien d’immortelles créations de l’esprit que les violences barbares les plus mortifères. Au milieu du XXe siècle, lorsque cette contradiction devient définitivement intenable, Gary estime qu’est devenue nécessaire une transformation profonde de l’humanisme : des rapports de l’homme à la nature, aux animaux et aux autres, mais aussi des valeurs qui l’animent. Les rapports de domination et le virilisme de la puissance doivent désormais céder leur place au besoin universel de protection et de tendresse. Les Racines du ciel est le roman de cette reconfiguration.
Auteur
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Membre de l’Institut universitaire de France, Igor Krtolica est maître de conférences en philosophie à l’université de Picardie Jules-Verne.
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Romain Gary, né Roman Kacew à Vilnius en 1914, est élevé par sa mère qui place en lui de grandes espérances, comme il le racontera dans La promesse de l’aube. Pauvre, «cosaque un peu tartare mâtiné de juif», il arrive en France à l’âge de quatorze ans et s’installe avec sa mère à Nice. Après des études de droit, il s’engage dans l’aviation et rejoint le général de Gaulle en 1940. Son premier roman, Éducation européenne, paraît avec succès en 1945 et révèle un grand conteur au style rude et poétique. La même année, il entre au Quai d’Orsay. Grâce à son métier de diplomate, il séjourne à Sofia, New York, Los Angeles, La Paz. En 1948, il publie Le grand vestiaire, et reçoit le prix Goncourt en 1956 pour Les racines du ciel. Consul à Los Angeles, il quitte la diplomatie en 1960, écrit Les oiseaux vont mourir au Pérou (Gloire à nos illustres pionniers) et épouse l’actrice Jean Seberg en 1963. Il fait paraître un roman humoristique, Lady L., se lance dans de vastes sagas : La comédie américaine et Frère Océan, rédige des scénarios et réalise deux films. Peu à peu les romans de Gary laissent percer son angoisse du déclin et de la vieillesse : Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable, Clair de femme. Jean Seberg se donne la mort en 1979. En 1980, Romain Gary fait paraître son dernier roman, Les cerfs-volants, avant de se suicider à Paris en décembre. Il laisse un document posthume où il révèle qu’il se dissimulait sous le nom d’Émile Ajar, auteur d’ouvrages majeurs : Gros-Câlin, La vie devant soi, qui a reçu le prix Goncourt en 1975, Pseudo et L’angoisse du roi Salomon.
Caractéristiques
Publication : 30 avril 2025
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF], Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : Marquage social (PDF), Marquage social (ePub)
Taille(s) : 1,68 Mo (PDF), 1,34 Mo (ePub)
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782130879398
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782130879404
EAN13 (papier) : 9782130879381