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Résumé

Elucider l'"incarnation", l'existence dans la chair, l'"être-chair", tel est le propos de ce livre. La chair n'est pas le corps. Car c'est la chair qui, s'éprouvant, se souffrant, se subissant et se supportant soi-même, jouissant de soi selon des impressions toujours renaissantes, est capable de sentir le corps qui lui est extérieur, de le toucher aussi bien que d'être touchée par lui. La chair seule nous permet en fin de compte de connaître le corps.

Mais l'élucidation de la chair rencontre nécessairement l'affirmation fondamentale qu'on trouve dans le Prologue de l'Evangile de Jean : "Et le Verbe s'est fait chair." Thèse invraisemblable, sur laquelle se joue pourtant le sort du christianisme à travers les âges. Elle affirme à la fois que la chair du Christ est semblable à la nôtre, que l'homme "est chair", que l'unité du Verbe et de la chair est possible et se réalise dans le Christ. Mais que doit être la chair pour être révélation ? Et que doit être la révélation pour s'accomplir comme chair ?

Ce sont quelques-unes parmi les questions que Michel Henry aborde dans cette analyse de notre condition incarnée. Il prolonge et approfondit la méditation de la Vie qui faisait l'objet de ses précédents livres, en particulier de C'est moi la Vérité. Et c'est aussi une magnifique relecture critique de la tradition phénoménologique, de Husserl à Merleau-Ponty.

Auteur

  • Michel Henry (auteur)

    Cet article provient du Dictionnaire des philosophes, sous la dir. de Denis Huisman. HENRY Michel, 1922-2002 Philosophe français, né à Haïphong en 1922, Michel Henry a achevé ses études à Paris. La guerre le trouve dans le maquis. Après avoir enseigné la philosophie à l’Université Paul-Valéry de Montpellier, il consacre actuellement sa retraite principalement à l’achèvement de son œuvre philosophique. Michel Henry est l’auteur de trois romans : Le jeune officier (1954), récit poétique d’une lutte sans fin contre le mal ; L’amour les yeux fermés (Prix Renaudot 1976), analyse dramatique d’un procès d’autodestruction de la vie, méditation sur le destin des civilisations et la nature de l’œuvre d’art ; Le fils du roi (1981), paraphrase lyrique d’une expérience mystique à travers la fiction de la folie – dont il a tiré une pièce : La vérité est un cri. La philosophie de Michel Henry s’inscrit de façon générale dans le courant phénoménologique. Comme philosophie de la subjectivité transcendantale, elle prend son point de départ chez Husserl. Mais il faut ajouter qu’elle le dépasse en élaborant au-delà de la sphère de la conscience intentionnelle, principe constituant des phénomènes, condition de tout savoir, le concept de l’être du sujet en sa phénoménalité originaire et radicalement immanente, seul fondement authentique de la connaissance et de toute expérience en général. La philosophie de M. Henry est une onto-phénoménologie – qui apparaît elle-même en rupture avec l’ontologie heideggérienne et son concept de la transcendance de l’être. Sa relation à la pensée de Husserl (comme à celle de Heidegger) revêt nécessairement la forme d’une critique (Phénoménologie matérielle, 1990), laquelle n’est elle-même qu’un moment du procès général que le philosophe intente à la tradition philosophique occidentale, visée sous le titre de monisme ontologique dans son présupposé le plus constant depuis l’aube de la philosophie : l’assimilation de l’essence à l’idée, la réduction de l’être à un seul type de manifestation, la manifestation objective, la représentation. La critique philosophique de l’objectivité se développe comme une lente exploration du champ idéel du savoir et de ses structures (la transcendance, l’extériorité, la visibilité), poursuivie jusqu’à son principe substantiel caché dam l’être intérieur et invisible de la subjectivité. Car l’ouverture sur le monde de l’ego transcendantal et sa réceptivité ekstatique reposent sur un pouvoir plus originaire, elles impliquent l’autoréceptivité immanente du sujet, fondatrice de tout objet comme tel. Ce que M. Henry appelle l’auto-affection ne désigne pas une forme vide, une pure condition de possibilité, mais la substance de la subjectivité telle qu’elle s’accomplit dans son épreuve concrète de soi, dans le souffrir et le jouir qui la définissent essentiellement comme vie, indépendamment de toute pensée (L’essence de la manifestation, 1963). L’élucidation de cette sphère d’être et de révélation absolue, étrangère à l’ordre de la connaissance et de ses représentations, constitue le cour de la philosophie de M. Henry et le principe directeur de toute son œuvre. La vie, qui définit l’essence de la réalité humaine dans sa nature affective et sensible, indivisiblement corps et esprit (Philosophie et phénoménologie du corps, 1965), détermine les modalités relatives de l’existence, qu’elles soient de nature théorique (domaine des sciences) ou pratique (domaine sociopolitique, économique, culturel), lesquelles lui sont ainsi rigoureusement subordonnées comme à l’origine et à la norme première de toute activité humaine. Principe de la hiérarchie qui commande les divers plans de l’expérience, son concept institue une discrimination radicale entre l’ordre de l’idéalité d’une part, qui n’a qu’une valeur secondaire, et dont relèvent les catégories de la science, mais aussi les entités politiques ou sociales, et d’autre part l’ordre fondateur de la réalité, dont procèdent les modalités sensibles et affectives de la vie subjective, qui régissent le domaine de la culture au sens large et de l’art en particulier (La barbarie, 1987 ; Voir l’invisible : sur Kandinsky, 1988). Expression directe, quasi-émanation de l’absolu, l’art se voit conférer dans la pensée de M. Henry un privilège ontologique incontestable, au rebours de la tradition comme de la modernité. Autour du concept de la vie immanente et de son auto-affection essentielle, la philosophie de M. Henry, encore inachevée, forme d’ores et déjà un édifice cohérent qui englobe les différents aspects de l’existence. Elle se présente en toutes ses parties comme une démystification de la tradition idéaliste de l’Occident et de ses avatars idéologiques contemporains (Marx, I : Une philosophie de la réalité ; II : Une philosophie de l’économie, 1976 ; Du communisme au capitalisme. Théorie d’une catastrophe, 1990). Elle instaure ce que l’on pourrait appeler un réalisme ontologique radical, parce qu’elle remonte jusqu’à la source qui donne vie à toute réalité et qui est la vie même, dans son concept propre, l’être originaire de la subjectivité humaine.   Gabrielle Dufour-Kowalska  

Auteur(s) : Michel Henry

Caractéristiques

Éditeur : Editions du Seuil

Auteur(s) : Michel Henry

Publication : 17 avril 2013

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]

Contenu(s) : ePub

Protection(s) : DRM Adobe (ePub)

Taille(s) : 1,11 Mo (ePub)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3364

EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782021098938

EAN13 (papier) : 9782020418119

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