Une si longue nuit

Un pauvre menuisier syrien d’Alep, sa femme enceinte, un ange travelo, des rois mages chelous, ... la lumière émerge de la pire des misères...

Le monde rétrécit. Le monde rétrécit et ça ne va pas arranger les choses, cet enfant qui vient s’ajouter aux milliards d’êtres humains qui le peuplent. Elle a su. Oui, elle a tout de suite su quand le soldat s’est libéré en elle, quand il a pris sa virginité le soir de ses noces tandis que les autres battaient son mari après avoir ouvert le feu dans la salle de restaurant, et tandis que les hommes se succédaient, s’acharnant sur son ventre comme s’il s’était agi d’un champ de bataille, elle a su, oui, que celui-là avait planté sa graine et qu’elle allait germer. Elle a voulu le détester, l’intrus qui grandissait en elle. Elle a essayé, de toutes ses forces. Mais au final, elle n’a pas pu.

Ni hautbois ni musettes pour cette Nativité dans un garage, pas d’âne ni de bœuf, pas de bergers, mais des asociaux. Histoire d’une solidarité entre exclus et réfugiés.

Tout l’art de Patrick Bard est convoqué pour ce conte de Noël plein d’humanité.