L’Affaire Camara

Le 28 janvier 2021, suite à l’interception d’un automobiliste, un patrouilleur, le policier Sanjay Vig, est violemment agressé avant d’être désarmé. Les policiers sont convaincus de tenir leur coupable, Mamadi III Fara Camara qui est mis en état d’arrestation. Accusé de tentative de meurtre il est emprisonné. Cinq jours plus tard, il sera innocenté et libéré. C’est à ce moment que l’enquête policière commence vraiment. Les preuves ADN sont alors exploitées, l’automobile du véritable agresseur est retrouvée. Ce suspect, que l’auteur nomme «  le troisième acteur  », est identifié, arrêté et accusé.  
 
Cette affaire illustre comment un dérapage du système de justice pénale et criminelle mène directement à une erreur judiciaire. Ce dérapage, explique l’auteur, est la conséquence de la précipitation avec laquelle l’enquête policière a initialement été menée, le peu de crédit accordé aux propos du suspect Camara qui n’ont pas été vérifiés correctement, de la négligence dans l’analyse de la preuve, particulièrement celle de la vidéo ayant capté la scène de crime, voire des préjugés qui ont pu animer des enquêteurs. Voici donc le processus idéal menant à une erreur judiciaire et ce livre en fait la démonstration.  
« Dans tous les cas d’erreur judiciaire, il y a une troisième personne impliquée, celle que l’on nomme le troisième acteur, l’auteur du crime, qui la plupart du temps n’est jamais inquiété par la justice  »
démontre dans ce livre l’expert en criminologie Jean Claude Bernheim. Auteur de nombreux ouvrages portant sur les erreurs judiciaires ainsi que d’essais en criminologie. Il a aussi enseigné cette discipline au niveau universitaire.