Résumé
Le monde est fait pour aboutir à un beau livre, parfois à un beau vers : "nuit, désespoir et pierreries", "solitude, récif, étoile". Pour cela, il fallait reprendre à la musique son bien, suggérer, voilà le rêve. Toute la poésie d’une vie est enfermée en un court volume. Les poèmes, denses jusqu’à l’hermétisme, que l’on sait maintenant décrypter, enferment le sens du monde, ou plutôt le suggèrent. Dans ces lettres pour la première fois réunies en entier, on trouvera l’histoire toute simple d’un homme qui a écrit "mon incompétence, je l’exhibe, sur autre chose que l’absolu". À ses amis, il lui est arrivé de révéler le sens de sa recherche, de commenter certains poèmes, de montrer toutes les facettes de son esprit. C’est dans l’espoir de recueillir ces confidences qu’on lit ces lettres. Elles constituent un extraordinaire document sur les réseaux de sociabilité littéraire, en même temps que le meilleur démenti des clichés qui ont encore cours sur la solitude d’un poèterésolument hors du monde. Car cette correspondance peut se lire comme une autobiographie poétique, intellectuelle autant que quotidienne. Le poète s’y fait homme du monde en sacrifiant à l’activité épistolaire. Ce faisant, celle-ci témoigne de l’évolution de l’esthétique de Mallarmé et nous fait pénétrer dans les coulisses de l’œuvre où nous découvrons, parmi d’autres secrets, le principe de fabrication de "L’Azur" ou la genèse du sonnet en –ix. L’humour n’est pas en reste puisque le motif récurrent ici est l’horreur des lettres : Mallarmé écrit une lettre pour dire qu’il n’écrit pas de lettre. Au terme d’une correspondance qui compte plus de trois mille pièces, Mallarmé peut ainsi signer : "Celui qui n’écrit pas de lettres".
Auteur
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Stéphane Mallarmé est né en 1842, il perd sa mère à 5 ans, et se retrouve en pension en 1852. Il est renvoyé de son lycée à Sens, et écrit ses premiers vers en 1857, et 1862, il est publié dans des revues littéraires. Il s'installe alors avec sa femme en Angleterre et devient professeur d'anglais en France en 1865. Il se lie alors avec le milieu littéraire parisien et entretient une correspondance avec Mistral et Verlaine. Puis en 1872 il fait la connaissance de Rimbaud avec qui il se lie quelques temps.De santé fragile, Mallarmé fait de nombreux séjours à la campagne, ce qui ne l'empêche pas d'être présent dans la vie littéraire européenne, il se lie avec Oscar Wilde, et traduit Edgar Allan Poe.En 1898, il se range aux côtés de Zola qui publie J'accuse, l'article qui dénonce l'attitude de la France envers Dreyfus. Il meurt cette même année. Nombre de ses œuvres poétiques, dont Un coup de dés n'abolira…, sont publiées à titre posthume.
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Jean-Yves Tadié est Professeur émérite à la Sorbonne où il enseigne la littérature. Spécialiste de Marcel Proust, il a publié de nombreux ouvrages sur À la recherche du temps perdu et présente l'Intégrale enregistrée aux Éditions Thélème.
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Professeur de littérature française à la Sorbonne, est spécialiste de Mallarmé.
Caractéristiques
Publication : 28 mars 2019
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub], Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : DRM Adobe (ePub), DRM Adobe (PDF)
Taille(s) : 4,88 Mo (ePub), 10,5 Mo (PDF)
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782072826443
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782072826429
EAN13 (papier) : 9782072826412