Résumé
Artaud Antonin - Van Gogh le suicidé de la société : Polémique, charge contre la psychiatrie et les psychiatres, les siens (Artaud était sorti d'asile l'année précédente) et ceux de Van Gogh, cet essai hybride, poétique et chargé d'émotion, veut réhabiliter Van Gogh. Van Gogh fou ? certes non ! Van Gogh génie, hors norme, souffrant de sa sensibilité, victime d'une société normative et répressive ainsi que de ses médecins qui ont poussé Van Gogh au suicide ! « Non, Van Gogh n'était pas fou, mais ses peintures étaient des feux grégeois, des bombes atomiques », écrit-il.Ou encore : « En face d'une humanité de singe lâche et de chien mouillé, la peinture de Van Gogh aura été celle d'un temps où il n'y eut pas d'âme, pas d'esprit, pas de conscience, pas de pensée, rien que des éléments premiers tour à tour enchaînés et déchaînés. Paysages de convulsions fortes, de traumatismes forcenés, comme d'un corps que la fièvre travaille pour l'amener à l'exacte santé. »« Ce qui frappe le lecteur de Van Gogh, le suicidé de la société est sans doute le fait que, malgré le genre auquel on a l'habitude de le rattacher, la disposition du texte n'est pas linéaire : pourtant, on ne saurait le qualifier de vers libre à proprement parler. Par ce ménagement des alinéas, original dans le genre de l'essai, Artaud semble tendre vers la poésie, conférant une sorte de corporalité à son texte, « au croisement de l'œil et de l'oreille », recourant à de véritables anaphores rhétoriques : la répétition phonétique et graphique de certains syntagmes, qui permet à la fois de donner un rythme solennel au texte et de créer une parole qui soit comme un « coup de massue » contre le discours social, mais aussi l'effet de saillance autour de certains mots : « qu'à la boucler », « le suicida », « le tua », « de le calmer », « Puis la mort ». Enfin, Antonin Artaud utilise également la disposition du texte, brisant celui-ci et substituant par moments à la linéarité des phrases une verticalité qui semble indiquer l'abîme... »
Auteur
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Né à Marseille le 4 septembre 1896, Antonin Artaud est poète, dramaturge, acteur, metteur en scène mais aussi dessinateur. Le refus par Jacques Rivière de ses premiers poèmes donne lieu à une correspondance, publiée dans La NRF dès 1924. Suit notamment L'Ombilic des limbes, dans lequel il proclame : «Je ne prétends pas autre chose que montrer mon esprit.» Antonin Artaud collabore au mouvement surréaliste. Interné pendant près de dix ans, il est rendu à la liberté en 1946 à la suite de démarches effectuées par ses amis. Il continue d'écrire jusqu'à sa mort à Ivry en 1948.
Caractéristiques
Publication : 5 janvier 2024
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : Marquage social (ePub)
Taille(s) : 102 ko (ePub)
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9791042421625