Cantates pour le plaisir

La poésie et la chanson ont toujours été intimement liées. Les chansons des siècles passés qui nous sont parvenues, demeurent inscrites au patrimoine culturel français, et y tiennent une place d’honneur, car toutes sont pétries de poésie authentique. Comment pourrait-il en être autrement, puisque la chanson est, par excellence, la forme populaire d’un art dont le poème demeure la forme savante ? L’une et l’autre — chanson et poème — sont faits pour être sus par cœur, dits, récités, psalmodiés ou chantés lorsque la musique leur apporte son merveilleux support. Les « cantates » de Pierre Vaussais ne comportent pas de musique. Cette dernière reste à écrire. Et pourtant, il est évident (même à l’oreille la moins avertie), que la musique chante en elles, sourd déjà de leurs accords syllabiques, de leurs rythmes... Cette musique, une musique secrète, on la sent sous les mots. Elle éclate véritablement. Au fond, il ne leur manque plus, à ces « cantates », qu’à tomber sous les yeux de quelque compositeur de talent auquel cette musique cachée s’imposera, et qui n’aura plus qu’à la fixer dans des notes. Alors, ces textes deviendront de vraies chansons, qu’aimeront sans doute à fredonner — pour le plaisir — toutes les lèvres.