Résumé
Lors du procès monté à Leipzig en 1933, le révolutionnaire bulgare Georges Dimitrov, l’un des dirigeants de l’Internationale Communiste, est accusé par les nazis de l’incendie du Reichstag. La machination s’effondre. L’accusé devient l’accusateur. Dimitrov ne joue pas le jeu de l’ordre juridique. Il développe une stratégie de détournement politique. Le prétoire n’est plus le centre d’une compétition, d’un « duel » ou le lieu d’une « preuve ». Ce prologue en forme de parabole introduit à la conception d’une politique de la psychanalyse dont l’enseignement lacanien est, en France, le seul fondement. A travers trois scissions (1953, 1964, 1968-1969), cet enseignement fait de paradoxes qui sont des contradictions, cherche à produire son histoire : celle des « erreurs » d’un mouvement, celle de la « vérité » d’une découverte. Avec le « Mathème », issu du séminaire de 1970 (« L’envers de la psychanalyse »), une tendance logicienne s’y fait jour qui risque de réinscrire la psychanalyse dans le champ des sciences humaines, du néo-positivisme et du discours psychiatrique. La réflexion ici proposée trouve son objet dans l’étude critique de ces positions. Elle se poursuit par l’analyse du mouvement anti-psychiatrique dont Maud Mannoni critique l’empirisme et dont Thomas Szasz, dès 1954, avait promu, aux U.S.A., le discours jusqu’à oublier l’essentiel de Freud, l’inconscient, en préférant le Droit à la Politique. Enfin, l’utopie pédagogique trouve ici une mise en cause à travers l’expérience de la poésie des enfants dans l’institution scolaire. La psychanalyse est une pratique. Elle met en œuvre une politique qui s’appuie sur la découverte de Freud : « Le moi n’est plus maître en sa demeure. » Une politique issue de sa propre recherche et que seules sa pratique et sa théorie mettent en situation dans la lutte des classes, à l’opposé d’une « politisation » commandée par le militantisme. E.R.
Auteur
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Elisabeth Roudinesco est historienne, docteur d'Etat ès lettres et sciences humaines, habilitée à diriger des recherches (HDR). Née en 1944, elle est l'auteur de nombreux ouvrages et articles de critique littéraire et d'histoire de la pensée. Elle a été membre de l'Ecole freudienne de Paris (1969-1981), du comité de rédaction de la revue Action poétique (1969-1979) et de la revue L'Homme (1997-2002), et collaboratrice au journal Libération (1986-1996). Elle a été chargée de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (1992-1996) et à l'Ecole pratique des hautes études (2001-2007), vice-présidente de la SIHPP (1990-2006). Elle est l'auteur de nombreux livres de référence, parmi lesquels : Histoire de la psychanalyse en France, deux volumes (1982, 1986, 1994, 2009), Jacques Lacan. Esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée (1993, 2009), Dictionnaire de la psychanalyse, avec Michel Plon, (1997, 2000), Pourquoi la psychanalyse ? (1999, 2001), La Famille en désordre (2002) et La Part obscure de nous-mêmes. Une histoire des pervers (2007). Ses ouvrages sont traduits en 30 langues.
Auteur(s) : Elisabeth Roudinesco
Caractéristiques
Editeur : La Découverte (réédition numérique FeniXX)
Auteur(s) : Elisabeth Roudinesco
Publication : 1 janvier 1977
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub], Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (PDF)
Taille(s) : 819 ko (ePub), 50,5 Mo (PDF)
Code(s) CLIL : 3134, 3080
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782348024825
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782348024832
EAN13 (papier) : 9782707109378