Tout quitter pour fonder une famille, puis tout perdre sans l’avoir vu venir. C’est le point de départ de Pas de chichis entre amies, comédie contemporaine tendre et réaliste signée Laure Enza. Un roman profondément humain, qui donne la parole à une femme au bord du renoncement, mais aussi à l’aube d’un renouveau.
Après la rupture, Alba, artiste peintre en sommeil et mère de deux enfants, se voit contrainte de revenir vivre chez sa mère à Marseille, avec son fils ado, sa fille surdouée… et toute la complexité de son existence. Loin de sombrer dans le drame, Laure Enza choisit le ton juste : celui de l’ironie, de la pudeur et de la lucidité, pour dépeindre le quotidien d’une femme en pleine réinvention.
Une héroïne ordinaire en situation extraordinaire
Alba, c’est cette femme qu’on pourrait croiser dans la vraie vie, ou retrouver en nous-même : brillante mais fatiguée, déboussolée mais pleine de ressources, tiraillée entre ses responsabilités et ses envies enfouies. Le roman ne cherche pas à en faire une super-héroïne, et c’est là toute sa force.
En débarquant chez sa mère — mamie italienne au franc-parler savoureux, véritable personnage secondaire haut en couleur — Alba se retrouve prise dans un quotidien mouvementé : un ado qui s’éloigne, une petite fille trop mature pour son âge, des finances fragiles, et une ville qu’elle redécouvre avec un regard à la fois neuf et chargé de souvenirs.
Laure Enza dépeint cette transition de vie avec justesse, sans pathos, mais avec des touches d’humour bienvenues, et une grande tendresse pour ses personnages.
Amitié, illusions et zones d’ombre
Dans ce marasme, l’amitié devient un phare. Alba fait la connaissance de Blanche, une femme rayonnante, dynamique, pleine de conseils et de bonnes intentions. Une alliée, une confidente… une amie idéale ?
Mais très vite, le lecteur comprend que tout n’est pas si limpide. La relation entre Alba et Blanche, centrale dans le roman, s’enrichit de nuances troublantes. Derrière les gestes généreux se cache peut-être autre chose. Rivalité, dépendance, domination silencieuse ?
Laure Enza aborde avec finesse les ambiguïtés des relations amicales féminines : celles qui réconfortent, mais parfois étouffent ; celles qu’on idéalise, mais qu’il faut aussi savoir remettre en question. Le titre du roman, Pas de chichis entre amies, devient alors une promesse… ou une illusion ?
Marseille comme personnage à part entière
Le roman ne serait pas le même sans le décor solaire et vivant de Marseille. Des ruelles escarpées aux marchés populaires, des escaliers des vieux quartiers aux cafés de quartier, la ville imprime sa personnalité sur chaque chapitre.
Marseille devient plus qu’un cadre : elle est une métaphore du parcours d’Alba. Bruyante, chaleureuse, indisciplinée, parfois rude, mais profondément vivante et attachante. Cette immersion donne une profondeur sensorielle au récit, et ajoute au charme du livre.
Un feel-good sincère, loin des clichés
Avec ce roman, Laure Enza s’inscrit pleinement dans le registre du feel-good, mais avec une sincérité rare. Elle n’édulcore ni les doutes, ni les coups durs. Elle parle de maternité complexe, de solitude, de reconstruction après l’échec, mais aussi de ces instants lumineux où la vie reprend le dessus.
Sans jamais sombrer dans la mièvrerie, Pas de chichis entre amies distille une romance discrète, une lueur d’espoir, et surtout une invitation à croire en ses ressources intérieures, même quand tout semble vaciller.
Pour les lectrices et lecteurs en quête de lecture chaleureuse, drôle, émotive et réaliste, c’est un roman à savourer comme un bon café sur une terrasse ensoleillée.
Découvrez Pas de chichis entre amies dès maintenant sur IZIBOOKS !



