Huit ans derrière les barreaux. Huit années de silence, de regrets, de souvenirs refoulés. Lorsque Penny Baxter retrouve la liberté, ce n’est pas la fin d’une peine — c’est le début d’une course contre le passé. Dans L’Ultime Randonnée, Vincent Ortis, lauréat du Grand Prix des Enquêteurs, propose un thriller psychologique dense et haletant, où la nature sauvage devient le théâtre d’une traque aussi physique que mentale.
Entre les forêts glacées du Montana, les figures de la loi ambivalentes, et les secrets qui remontent à la surface comme des cadavres dans la neige, Ortis construit un roman tendu comme un arc, où chaque personnage cache une faille, et où chaque détour de sentier peut révéler un piège.
Une héroïne en quête de vérité… ou de fuite ?
Penny Baxter n’a rien d’une victime idéale. Ancienne détenue, mère séparée de son fils, elle revient dans un monde qui n’a pas attendu qu’elle sorte pour évoluer… ou pour l’oublier. Mais elle, elle n’a rien oublié. Ni son enfant, ni ceux qui ont provoqué sa chute.
Le roman s’ouvre sur ce besoin vital de retrouver Antonio, son fils disparu. Un moteur émotionnel fort, qui rend Penny immédiatement attachante malgré ses zones d’ombre. Car elle en a. Et le doute s’installe vite : cherche-t-elle la vérité, ou cherche-t-elle à fuir quelque chose de plus sombre encore ?
Cette ambiguïté est l’un des ressorts majeurs du suspense : Penny est-elle poursuivie ou poursuivante ? Héroïne ou fuyarde ? Victime ou coupable ? L’auteur joue habilement avec les zones grises pour tenir le lecteur en tension constante.
La nature comme personnage à part entière
Dans L’Ultime Randonnée, le Montana n’est pas seulement un décor. C’est un acteur central, un adversaire silencieux, une présence oppressante. Froid mordant, forêts hostiles, isolement extrême : tout est fait pour rappeler la fragilité humaine face à l’immensité sauvage.
Cette immersion sensorielle donne une épaisseur saisissante au récit. Chaque scène est traversée par le danger de l’environnement : ici, la neige peut tuer aussi sûrement qu’une balle. La montagne, dans ce roman, est à la fois un refuge et un piège — une métaphore parfaite pour les personnages en quête de rédemption.
Quand le passé remonte comme un fantôme
En parallèle du parcours de Penny, un autre personnage refait surface : le juge Mac Carthy, miraculeusement rescapé d’un périple glacial qui a coûté la vie à ses compagnons. Rongé par le doute, tenaillé par la culpabilité, il s’engage dans une nouvelle quête : retrouver celui qui l’a accompagné jusqu’à son dernier souffle… ou peut-être effacer ses propres traces.
Mac Carthy, figure d’autorité en perte de repères, représente l’autre versant du roman : celui des remords et de la responsabilité. Ce n’est plus la loi qui guide ses pas, mais la mémoire — et une forme de dette morale, peut-être impossible à solder.
Le récit alterne entre ces deux trajectoires, qui finiront par se croiser, se heurter, se compléter, jusqu’à faire éclater une vérité bien plus trouble que prévu.
Un thriller psychologique où personne n’est innocent
Loin des clichés du thriller d’action, Vincent Ortis privilégie la tension psychologique, la complexité des personnages, et la lente montée en puissance. Dans L’Ultime Randonnée, on ne court pas uniquement pour survivre, mais pour affronter ce que l’on est vraiment.
Activistes, policiers, figures du passé : les protagonistes secondaires enrichissent l’intrigue et ajoutent des strates de lecture. Car ce roman n’est pas seulement une chasse à l’homme. C’est aussi une réflexion sur le pardon, la mémoire, et le prix de la justice.
Chaque personnage porte ses blessures, ses secrets, ses raisons. Et c’est cette humanité imparfaite qui donne au roman toute sa force.
Un récit glacé, tendu, implacable… mais terriblement humain.
Découvrez L’Ultime Randonnée dès maintenant sur IZIBOOKS !
