Sur une planète où les lunes dominent le ciel et où la survie n’est plus un droit mais une lutte de chaque instant, les Lunivis affrontent un ennemi sans visage : les mécazoares, créatures mécaniques et féroces, programmées pour les anéantir. Face à ce fléau grandissant, un seul rempart : les Zaomis, guerrières entraînées pour se battre jusqu’à la mort.
Dans ce contexte de guerre, Fauve, héritière désignée d’un des clans, décide de tourner le dos à son destin de cheffe pour rejoindre les rangs de ces combattantes. Une décision radicale, dangereuse, mais profondément libre.
Avec Fauve – Tome 1, Léna Jomahé inaugure une saga de science-fantasy aux accents féministes, portée par une héroïne en rupture avec les attentes et les rôles qu’on lui impose. Un roman riche en action, mais aussi en réflexion, où la résistance physique se double d’un combat identitaire.
Refuser l’héritage pour construire sa voie
Dans de nombreuses sociétés, réelles ou imaginaires, l’héritage est un poids aussi lourd qu’un honneur. Fauve, descendante d’une lignée prestigieuse, se voit naturellement désignée comme Prima, future dirigeante de son clan. Mais ce que tout le monde voit comme une chance, elle l’éprouve comme une prison.
Ce rejet de la voie toute tracée est au cœur du roman. En refusant le pouvoir politique, Fauve choisit le terrain, la réalité, le danger, là où les décisions se prennent dans la poussière et le sang, et non dans les conseils fermés.
Ce geste fort — renoncer à la sécurité pour la vérité du terrain — résonne comme un acte d’émancipation, qui parlera autant aux lecteurs adolescents qu’aux adultes confrontés à leurs propres chaînes invisibles.
Les Zaomis : sororité, force et stratégie
Loin d’être de simples guerrières, les Zaomis forment un corps d’élite, bâti sur trois piliers : discrétion, force et discernement. Dans un monde ravagé par les offensives des mécazoares, elles sont la dernière ligne de défense, mais aussi le symbole d’une société féminine résiliente, organisée autour de valeurs communautaires et de stratégies d’adaptation.
Léna Jomahé prend le temps de construire une dynamique de groupe crédible, où la solidarité est aussi forte que les rivalités. Fauve, nouvelle venue, doit faire ses preuves, apprendre à se battre — mais aussi à observer, à écouter, à composer.
À travers cette immersion, l’autrice questionne la place des femmes dans le combat, mais aussi les formes de leadership alternatives à l’autorité traditionnelle : coopérative, instinctive, basée sur la compétence et l’engagement.
Les mécazoares : menace extérieure ou miroir intérieur ?
Les mécazoares, ennemis omniprésents, sont des créatures hybrides, mi-technologie, mi-terreur. Leur origine reste floue, leur multiplication inquiétante. Plus qu’un simple ressort narratif, ils incarnent une angoisse collective, celle d’un monde en perte de contrôle, rongé par ses propres créations.
On peut y lire un écho contemporain évident : l’automatisation, la déshumanisation, la violence des systèmes que nous croyons maîtriser. Les mécazoares sont autant des monstres que des symboles. Et leur affrontement avec les Lunivis est moins une guerre qu’un combat pour l’équilibre, une tentative désespérée de préserver un lien entre nature, mémoire et culture.
Un premier tome prometteur et viscéral
Avec Fauve, Léna Jomahé réussit le pari de conjuguer univers immersif, enjeux sociétaux forts, et personnages complexes. Fauve, en particulier, est une héroïne dont la puissance vient autant de ses décisions que de ses doutes.
L’écriture est fluide, précise, rythmée. Chaque scène sert la tension, chaque dialogue creuse un peu plus les relations et les enjeux. Le monde des Lunivis, mystérieux et brutal, s’impose progressivement comme un décor vivant, organique, riche de promesses pour la suite.
Ce premier tome annonce une saga engagée, accessible à un large public, de l’adolescent amateur de SF à l’adulte en quête d’univers profonds.
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