Imaginez recevoir une invitation pour un séjour dans une maison de rêve. Une retraite isolée au bord d’un lac, dans un cadre somptueux, avec une dizaine d’amis choisis. Pas de téléphone, pas de contraintes. Juste du calme, du confort, et des retrouvailles. Une pause bienvenue après une année compliquée. Voilà ce que propose Walter à ses invités. Mais dans The Nice House On The Lake, tout ce qui brille n’est pas or – et ce huis clos graphique signé James Tynion IV et Álvaro Martínez Bueno vire très vite au cauchemar existentiel.
Un thriller psychologique post-apocalyptique
Walter est ce genre d’ami que tout le monde connaît sans vraiment le connaître. Il fait partie de plusieurs cercles, sans jamais s’y attacher totalement. Chaleureux mais distant, attentionné mais étrange. Quand il invite une dizaine de connaissances à passer du temps dans une sublime maison moderne au bord d’un lac, chacun accepte sans trop réfléchir. C’est l’occasion de souffler, de se retrouver, de comprendre un peu mieux ce lien étrange qui les unit tous à Walter.
Mais rapidement, un événement inattendu bascule tout : l’humanité, au-dehors, est en train de s’éteindre. La maison devient alors une cage dorée, totalement coupée du monde, où les survivants sont contraints de cohabiter, de faire face à l’angoisse du dehors, et aux secrets du dedans.
The Nice House On The Lake n’est pas qu’un récit d’horreur ou d’anticipation. C’est une analyse fine de la psyché humaine lorsqu’elle est confrontée à l’impensable.
Une narration brillante et une tension constante
James Tynion IV, déjà reconnu pour ses travaux sur Something is Killing the Children ou Batman, livre ici un récit où le silence est aussi oppressant que les cris. La narration éclatée, alternant dialogues, monologues intérieurs et documents cryptés, brouille les repères. Le lecteur est maintenu dans une incertitude constante, à l’image des personnages qui ignorent pourquoi ils ont été choisis, ce qu’il advient du reste du monde, et surtout… qui est vraiment Walter ?
Álvaro Martínez Bueno accompagne cette tension narrative par un travail graphique d’une finesse redoutable. Les visages sont expressifs, les décors presque trop parfaits pour être honnêtes. Chaque planche évoque à la fois la beauté et la menace, l’harmonie et la rupture. La maison, bien qu’ouverte, devient rapidement une prison mentale.
Une fable moderne sur la société, l’isolement et la vérité
Ce premier tome de The Nice House On The Lake va bien au-delà du simple thriller fantastique. Il interroge notre rapport à la confiance, à l’amitié, et à la mémoire collective. Que reste-t-il des liens sociaux quand l’extérieur disparaît ? Sommes-nous capables de cohabiter avec la vérité ? Ou préférons-nous les illusions confortables ?
En multipliant les points de vue et en jouant sur les tensions interpersonnelles, l’œuvre dessine aussi une critique implicite des réseaux sociaux, des faux-semblants et de cette société où chacun vit connecté… mais seul.
Une série coup de poing pour les amateurs de récits postmodernes
The Nice House On The Lake s’inscrit dans la lignée des grands récits d’anticipation paranoïaque comme Lost, The Leftovers ou Black Mirror. À la fois expérimental, oppressant et terriblement humain, ce premier volume est une mise en bouche addictive. Impossible de ne pas vouloir savoir ce qu’il adviendra de ces dix survivants enfermés dans leur confort… et dans leurs têtes.
Un récit fascinant, brillamment mis en scène, qui marquera les amateurs de comics intelligents et exigeants.
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