Dans un monde saturé de notifications, d’algorithmes et d’intelligences artificielles, comment penser notre rapport à la technologie autrement qu’en termes d’efficacité, de performance ou de domination ? C’est à cette question urgente et brûlante qu’Alain Damasio tente de répondre dans Vallée du silicium, un texte hybride, sensible et politique, entre essai littéraire et fiction spéculative.
L’auteur de La Horde du Contrevent nous livre ici un objet sonore et intellectuel unique : sept chroniques littéraires lues par Damasio lui-même, suivies d’une nouvelle de science-fiction inédite portée par des comédiens de la Comédie-Française et sublimée par une création sonore de Floriane Pochon. Une œuvre dense, vivante, qui interroge autant qu’elle bouleverse.
Une immersion au cœur de la Silicon Valley
Alain Damasio s’est rendu à San Francisco, dans l’épicentre même de l’innovation mondiale. Il en ressort non pas un reportage classique, mais une série de textes à la croisée du journal de bord, de la critique technopolitique et de la poésie engagée.
Dans ces chroniques, il traverse les sièges d’Apple et de Google, les rues gangrenées par la drogue, les cafés où s’échangent idées et data. Il rencontre des codeurs, des ingénieurs, des rêveurs, mais surtout, il observe. Il capte le rythme, la langue, les contradictions de ce lieu mythique autant que dystopique.
Et plutôt que de tomber dans le rejet ou l’adoration, Damasio propose une troisième voie : celle de la nuance, de l’éveil critique et de la réappropriation. Selon lui, ce n’est pas la technologie qui pose problème, mais notre manière de l’habiter, de l’utiliser, de nous y abandonner sans résistance.
Une écologie de l’attention et du vivant
Le fil rouge de Vallée du silicium, c’est l’écologie de l’attention. Damasio nous invite à repenser notre quotidien technologique, à sortir du pilotage automatique imposé par les géants du numérique. Il milite pour une relation choisie aux outils numériques, pour une « déconnexion assumée », un ralentissement salutaire, une reprise de contrôle par la conscience.
Ses mots résonnent particulièrement à une époque où nos corps, nos pensées et nos émotions sont de plus en plus modélisés, quantifiés, captés. Il ne s’agit pas de fuir la technologie, mais de retrouver un art de vivre avec elle — de créer des usages qui élèvent au lieu d’aliéner.
C’est là que sa prose prend toute sa force : lyrique, inventive, précise, elle se fait véhicule de visions alternatives, de futurs désirables mais exigeants.
Une fiction qui fait basculer la perception
La dernière partie de l’ouvrage propose une nouvelle de science-fiction inédite, véritable manifeste narratif sur ce que pourrait devenir notre monde si nous ne reprenons pas la main. Lue par Suliane Brahim, Serge Bagdassarian et Alice Rahimi, cette fiction sonore nous projette dans une époque où les IA ont pris une place si importante qu’il faut en réapprendre le langage pour préserver ce qui reste d’humain.
Grâce à une mise en sons immersive, ce récit donne chair et émotion aux idées évoquées dans les chroniques. On y retrouve l’obsession de Damasio pour les corps, les voix, les affects — tout ce que la technologie menace parfois d’effacer au profit du calcul.
Pourquoi lire Vallée du silicium ?
Voici pourquoi cette œuvre singulière mérite toute votre attention :
Une exploration critique et poétique de la technologie, loin des discours manichéens.
Une forme hybride entre essai, récit de voyage, manifeste et fiction spéculative.
Une réflexion essentielle sur l’écologie de l’attention, la place du corps et la résistance à l’algorithme.
Une expérience sonore unique, mêlant texte littéraire et création audio.
Un appel vibrant à repenser notre futur hors des sentiers tracés par la Silicon Valley.
En conjuguant lucidité politique et puissance imaginative, Vallée du silicium offre une boussole précieuse dans un monde technologique en perte de sens. Une œuvre pour celles et ceux qui veulent rester connectés… à l’essentiel.
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