Peut-on vraiment se préparer à perdre sa meilleure amie ? Que reste-t-il de nous lorsque celle qui connaît nos secrets les plus enfouis, nos souvenirs les plus tendres et nos échecs les plus cuisants, s'apprête à s'en aller ? Dans On rêve tous de l’impossible, Catherine Newman explore avec justesse et émotion cette question intime et universelle à travers le lien indéfectible entre Edi et Ash, deux femmes unies depuis l’enfance.
Entre humour tendre, souvenirs d’adolescence, douleurs partagées et confidences poignantes, ce roman est bien plus qu’une histoire sur la maladie ou le deuil : c’est un hymne vibrant à l’amour amical, à la puissance du lien humain, et à la beauté fragile de la vie.
Une amitié plus forte que la mort
Edi et Ash ont grandi ensemble. Elles se connaissent par cœur. Leurs vies sont entremêlées comme les pages d’un vieux carnet qu’on ne peut pas feuilleter sans en froisser une. Elles ont tout partagé : les premiers baisers volés, les crises de larmes, les éclats de rire absurdes, les mariages, les enfants — ou leur absence — et les rêves les plus fous, même ceux qu’on n’ose jamais dire à voix haute.
Mais aujourd’hui, Edi est en phase terminale. Hospitalisée dans un service de soins palliatifs, elle n’a plus que quelques jours à vivre. Et c’est Ash, sa confidente, son alter ego, qui l’accompagne dans cette dernière ligne droite, entre soins, souvenirs, et ces mots qu’on n’a jamais su dire assez tôt.
Une narration intime et lumineuse
Avec une plume à la fois drôle, tendre et acérée, Catherine Newman réussit l’exploit de parler de la mort sans jamais sombrer dans le pathos, et de célébrer la vie sans occulter la douleur. Le roman alterne les scènes du présent, dans la chambre d’hôpital, avec des flashbacks d’une vie d’amitié passionnée et chaotique.
Ash, narratrice à fleur de peau, mêle sa colère, son humour, sa détresse et son amour dans un monologue intérieur bouleversant. Ce récit devient alors un hommage vivant à l’amitié féminine, dans toute sa complexité : solidaire, parfois rugueuse, mais toujours sincère.
Un roman pour pleurer… et rire
Oui, On rêve tous de l’impossible fait pleurer. Mais il fait aussi sourire, souvent, et même rire franchement. Les dialogues sont percutants, les souvenirs d’enfance délicieusement gênants, et les petits riens du quotidien deviennent des trésors d’émotion. On y parle aussi de parentalité, de mariage, de sexualité, de regrets et d’espoirs avec une liberté rafraîchissante.
Edi, malgré la maladie, reste une héroïne pleine de vie, de mordant et de lucidité. Ash, quant à elle, vacille entre la peur de l’avenir et la nécessité de rester forte pour celle qui s’éteint. Ensemble, elles nous montrent que l’amour véritable, celui de l’amitié, peut être un pilier plus fort que tous les drames de l’existence.
Une lecture qui laisse une empreinte durable
Avec ce roman, Catherine Newman ne signe pas seulement une belle fiction : elle offre un espace de réflexion sur ce qui compte vraiment. La mémoire, le lien, la transmission, le deuil, mais aussi la joie, la complicité et l’importance de dire les choses à temps.
On rêve tous de l’impossible est le roman qu’on referme avec le cœur serré, les larmes aux yeux, mais aussi avec une envie irrésistible d’appeler nos amis les plus chers pour leur dire qu’on les aime.
Un livre profondément humain, à mettre entre toutes les mains — surtout celles qui savent combien l’amitié est une forme d’amour qui ne meurt jamais. N’attendez pas pour découvrir ce bijou littéraire : laissez-vous toucher, et rappelez-vous que parfois, rêver l’impossible, c’est déjà vivre pleinement.



