C’est censé être le plus beau jour de sa vie. Aujourd’hui, elle se marie. Et pourtant… tout part en vrille. Ce qui aurait dû être un moment de bonheur et d’engagement vire au chaos émotionnel, ponctué de doutes, de révélations inattendues, et… d’un vampire. Oui, un vrai.
Avec Psychanalyse avec un vampire, Amandine Henry signe un roman décalé et profondément original, mêlant comédie romantique, introspection existentielle et paranormal, le tout saupoudré d’une bonne dose de sarcasme et d’émotion brute.
Une mariée au bord de la crise de nerfs
L’héroïne, dont on suit les pensées en mode stream of consciousness, est une femme moderne, un peu perdue, beaucoup blessée, et totalement dépassée par les événements. Elle devait épouser Max, son roc, son repère. Mais tout se dérègle. Il y a cette malédiction ancienne qu’elle traîne comme un poids invisible, ces amours impossibles qui n’ont jamais complètement cicatrisé… et ce psychiatre insistant, qui semble en savoir un peu trop sur elle.
Ajoutez à cela un diacre au charme sombre et inquiétant, un entourage qui ne comprend pas toujours ses états d’âme, et une réalité qui vacille entre rêve éveillé et cauchemar mythologique… et vous obtenez une héroïne au bord de l’implosion psychique.
Heureusement, il y a Sam, la meilleure amie (fidèle et piquante), et Max, le fiancé… du moins, pour le moment.
Vampires, psychanalyse et émotions à vif
Sous ses airs de comédie fantastique, le roman d’Amandine Henry explore avec finesse la question de l’identité, du choix, et du fardeau que peuvent représenter les attentes sociales et familiales. À travers l’idée brillante d’une "psychanalyse avec un vampire", l’autrice joue avec le symbolisme : le vampire, figure du passé qui refuse de mourir, devient ici le miroir de toutes les blessures non guéries, des désirs refoulés et des amours non assumés.
L’approche est intelligente, souvent drôle, parfois cruelle, toujours juste. La psychanalyse n’est pas là pour faire joli : c’est une métaphore puissante de l’introspection, de la nécessité de se confronter à soi-même… même si cela signifie réveiller de vieux monstres (littéralement).
Un ton résolument mordant
L’écriture est vive, pleine de réparties bien senties et de dialogues tranchants. Amandine Henry réussit à installer un univers singulier, à la croisée du quotidien et du fantastique, dans lequel le surnaturel s’invite sans crier gare, bouleversant les repères du lecteur tout autant que ceux de l’héroïne.
Il y a du Tim Burton dans cette ambiance à la fois macabre et tendre, du Bridget Jones dans le regard ironique porté sur soi et sur les autres, et un soupçon de Anne Rice, pour le traitement élégant et mélancolique de la figure du vampire.
Un roman entre deux mondes
Psychanalyse avec un vampire se lit comme une fable contemporaine sur le poids des choix, la fuite en avant, et l’acceptation de ses parts d’ombre. La frontière entre réalité et délire psychique s’y efface peu à peu, créant une tension constante : qui croire ? Jusqu’où aller pour retrouver sa vérité ? Et surtout, peut-on aimer, ou même simplement vivre, sans se comprendre soi-même ?
La réponse se cache peut-être derrière un regard doré, une bague oubliée… ou dans le canapé d’un vampire qui sait écouter mieux que quiconque.
Plongez sans attendre dans cette comédie surnaturelle grinçante, où se marier rime avec s’arracher les crocs… et où la thérapie pourrait bien vous sauver la vie.



