Lorsqu’une douleur devient insupportable, il reste parfois l’encre pour réécrire sa propre histoire. Tatoo-moi (2025), le nouveau roman poignant d’Angelina Buchi, explore cette idée avec finesse. Entre la fuite d’un quotidien toxique et la promesse d’un amour inattendu, l’autrice tisse une romance contemporaine qui mêle force intérieure, sensualité et reconstruction.
Dans cette œuvre marquée par des émotions à vif, la peau devient un livre ouvert, les tatouages des cicatrices choisies, et chaque battement de cœur un acte de résistance face à l’effondrement.
Deux âmes cabossées par la vie
Ana, jeune maman de trente ans, n’a plus de lumière dans les yeux. Prisonnière d’un mariage devenu une geôle, elle survit plus qu’elle ne vit. La violence insidieuse, la solitude écrasante, les humiliations quotidiennes : tout dans sa routine conjugale l’étouffe, jusqu’à ce que la trahison ultime la pousse à choisir la fuite.
Mais fuir ne suffit pas à guérir.
C’est en franchissant les portes d’un salon de tatouage que commence pour Ana une lente métamorphose. Ce lieu, chargé d’odeurs d’encre et de murmures de dermographes, devient un espace de renaissance. Et face à elle, Liam.
Tatoueur charismatique, ténébreux et magnétique, Liam est tout ce qu’Ana n’est pas : libre, détaché, séducteur. Mais sous ses airs d’homme sûr de lui se cache un passé bien plus complexe que ses apparences le laissent deviner. Lui aussi porte ses blessures, ses secrets, ses fêlures.
Une tension à fleur de peau
Entre Ana et Liam, l’alchimie est immédiate. Pourtant, rien n’est simple. Elle sort à peine d’un enfer, il se refuse à toute attache. Ils n’ont rien demandé, et surtout pas à se désirer. Mais certaines connexions échappent à la volonté.
L’écriture d’Angelina Buchi capte cette tension avec intensité : chaque scène, chaque regard, chaque moment partagé entre les personnages semble suspendu, prêt à basculer dans la passion ou le chaos. L’attirance entre Ana et Liam est à la fois une évidence et un danger — d’autant que l’ombre de l’ex-mari d’Ana plane toujours, menaçante.
À mesure que les tatouages s’enchaînent sur la peau d’Ana, c’est une autre forme d’encre, plus invisible, qui imprègne son âme. Celle du courage retrouvé. Celle de l’amour, peut-être.
Une romance contemporaine aux enjeux profonds
Tatoo-moi n’est pas qu’une histoire d’amour torride. C’est aussi un roman sur la résilience, la confiance, la reconstruction après la destruction. Ana n’est pas simplement une victime qu’un homme vient sauver. Elle est l’héroïne de sa propre libération, guidée, oui, épaulée, peut-être, mais toujours actrice de sa transformation.
À travers une narration fluide, des dialogues ciselés et une atmosphère parfois brute, parfois d’une tendresse inattendue, Angelina Buchi aborde des thèmes universels : la violence conjugale, le deuil de soi, la peur d’aimer de nouveau, mais aussi la beauté de se retrouver dans le regard de l’autre.
Les personnages secondaires, discrets mais bien construits, ajoutent de la profondeur au récit, notamment à travers les regards portés sur Ana, sur son fils, et sur cette relation naissante que tout semble menacer.
Roman sensuel et viscéral, Tatoo-moi (2025) parle de blessures invisibles et d’amour qui guérit. Il rappelle que parfois, pour se reconstruire, il faut accepter de se laisser toucher, au propre comme au figuré.



