Il y a des récits qui ne cherchent pas à plaire, mais à dire. À montrer ce qui déborde, ce qui grince, ce qui dérange. Rien qu’une absence, roman de Jean-Pierre Zorio-Prachinet disponible sur IZIBOOKS, s’inscrit dans cette lignée : une plongée directe dans un univers tendu, saturé de colère sourde, de désillusions, et d’un besoin viscéral de partir.
Dans ce récit âpre, porté par une écriture dense et acérée, il n’est pas tant question d’événements que d’impressions, d’un état d’esprit où le désenchantement devient un carburant. L’absence, au cœur du roman, n’est pas seulement celle d’une personne ou d’un lieu : c’est celle du sens, de la direction, du lien.
Cet article s’intéresse à cette forme particulière de vide que traversent de nombreux personnages contemporains : quand l’absence intérieure pousse à la fuite, à la révolte ou à la quête d’un ailleurs.
Le malaise contemporain : entre colère et apathie
Dès les premières lignes, Rien qu’une absence installe une ambiance lourde. Les personnages se débattent dans un quotidien banal, sans relief, saturé de tensions mal digérées. Paris y devient un décor oppressant, presque caricatural, où les dialogues sont secs, les gestes vides de sens, et les intentions rarement partagées.
Ce rejet du cadre, de la ville, des autres, traduit une colère contemporaine : celle d’individus qui ne trouvent plus leur place, ni dans les institutions, ni dans les relations humaines. L’absence n’est pas un deuil traditionnel, mais une sorte d’effacement progressif : de soi, de l’autre, du monde.
Cette lucidité brutale, loin d’être désespérée, agit comme un moteur : pour se réapproprier sa trajectoire, le narrateur choisit de fuir. Pas de façon spectaculaire, mais comme on fait un pas de côté pour ne pas sombrer.
Fuir ou partir : deux gestes, deux intentions
La fuite est souvent perçue comme un aveu de faiblesse. Pourtant, dans Rien qu’une absence, elle devient presque une affirmation. Partir, c’est prendre une décision. S’éloigner, c’est peut-être la seule manière de se retrouver.
Dans ce roman, l’acte de “foutre le camp”, comme le dit le narrateur, n’est pas une échappatoire, mais une réponse au vide. Une manière de rompre avec l’enlisement, avec la fatigue existentielle. Là où certains s’ancrent, d’autres décrochent. Et ce décrochage peut, paradoxalement, redonner un sens.
C’est cette tension entre rejet et désir d’avancer qui donne au texte sa force : les personnages ne sont pas passifs, ils cherchent, même maladroitement, à redéfinir leurs repères.
Le langage du désenchantement : une écriture directe et poétique
Le style de Jean-Pierre Zorio-Prachinet colle parfaitement à son sujet. Les phrases sont brèves, souvent abruptes, mais jamais froides. Elles traduisent une pensée en mouvement, une conscience qui refuse les artifices. Loin des descriptions longues ou des envolées lyriques, l’auteur privilégie la densité, l’intensité.
Dans ce langage taillé à vif, surgissent parfois des fulgurances poétiques, des images fortes, presque violentes, qui disent ce que les mots seuls ne peuvent pas toujours exprimer. La “bouée de sauvetage trouée” devient ainsi une métaphore puissante de l’amitié, du secours illusoire, du lien qui ne tient plus.
Ce style, à la fois brut et sensible, est un outil littéraire rare : il permet de parler de douleur sans pathos, de rupture sans cliché, d’errance sans misérabilisme.
Quête de rupture, quête de soi : comment se recentrer ?
Accepter l’inconfort comme déclencheur
C’est souvent dans les moments de saturation ou de rejet que naissent les décisions fondatrices. Reconnaître ce mal-être peut être la première étape d’un renouveau.
Rompre avec ce qui alourdit
Relations toxiques, lieux oppressants, habitudes vides… faire le tri dans son environnement permet de se libérer d’un poids invisible.
Écrire ou dire pour se recentrer
Mettre des mots sur l’absence – même maladroitement – peut aider à la transformer en mouvement, en projet.
Choisir un ailleurs, même temporaire
Le changement de lieu, de rythme ou de cadre, même modeste, peut ouvrir des perspectives inédites.
Dans Rien qu’une absence, l’auteur ne livre pas de morale ni de solution toute faite. Il dessine un état. Un moment charnière où l’on comprend que rester est devenu impossible, et qu’il faut partir, coûte que coûte.
Plongez dans un récit coup de poing, aussi cru que lucide : découvrez Rien qu’une absence dès maintenant sur IZIBOOKS! Un roman sur la perte, la rupture et l’urgence de retrouver sa propre voix.



