Et si les histoires que nous nous racontons sur nos familles étaient les véritables racines de notre identité ? Dans Les gestes, Amanda Sthers explore cette question à travers une saga familiale qui traverse les générations et les frontières, entre Égypte, Grèce, Italie et Paris. À la mort de son père, Marc s’apprête à adopter un enfant. Cet événement devient le déclencheur d’un voyage dans le passé : pour offrir à son futur fils une histoire, il exhume les souvenirs de ses aïeux, leurs silences et leurs gestes, ces petits fragments d’existence qui tissent l’identité de chacun.
La mémoire familiale : entre vérités, silences et réinventions
Toute famille est faite de récits transmis, parfois enjolivés, parfois tronqués. Dans ce roman, Amanda Sthers rappelle combien la mémoire familiale est fragile et mouvante. Les souvenirs de Marc et de son père comportent des zones d’ombre, des oublis volontaires, des secrets gardés. Pourtant, ces silences sont aussi éloquents que les récits racontés.
Cette archéologie intime interroge : que transmet-on vraiment aux générations suivantes ? Les faits bruts, ou bien une version réinterprétée par le temps, par les émotions et par le besoin de sens ?
La transmission : un héritage qui dépasse les biens matériels
La force du roman est de montrer que la transmission ne se réduit pas à ce que l’on possède, mais aussi à ce que l’on est. Les gestes d’un père, d’un grand-père ou d’une grand-mère peuvent marquer plus durablement qu’un objet légué. Ce sont des héritages invisibles, faits de rituels, de façons d’aimer, d’espérer ou de se relever.
En retraçant la vie hors du commun d’Hippolyte, chauffeur de taxi devenu archéologue fantasque, le récit illustre cette idée : chaque destin, aussi singulier soit-il, imprime une trace durable dans la lignée.
Une fresque poétique qui traverse l’espace et le temps
L’écriture d’Amanda Sthers transforme ce voyage dans les souvenirs en une véritable fresque poétique. L’histoire s’étend sur plusieurs générations et dans différents pays, comme pour rappeler que l’identité familiale n’est jamais figée. Elle est façonnée par les migrations, les rencontres et les amours.
De l’Égypte au Paris contemporain, Les gestes montre comment les lieux eux-mêmes deviennent porteurs de mémoire et d’histoires. Chaque pays, chaque époque contribue à façonner les personnages et leurs descendants.
Trois clés pour transmettre autrement
Pour les lecteurs, ce roman soulève une question essentielle : comment transmettre à nos enfants une histoire riche et sincère, même si elle est imparfaite ? Voici trois pistes inspirées par le livre :
Raconter les silences autant que les faits : il est parfois plus juste d’avouer ce que l’on ne sait pas que d’inventer.
Préserver les gestes du quotidien : cuisiner une recette, chanter une berceuse ou garder une habitude familiale peut devenir un fil de mémoire.
Créer sa propre narration : chaque génération peut choisir de transformer ses blessures en récits porteurs de sens et d’avenir.
Une œuvre universelle et profondément humaine
Avec Les gestes, Amanda Sthers signe un roman universel qui résonne avec chacun de nous. Car derrière la fresque familiale se cache une réflexion intime : nous sommes tous les héritiers des histoires racontées — et de celles tues — par nos ancêtres. Et lorsque nous devenons parents, nous devenons à notre tour les passeurs d’un récit qui se poursuivra au-delà de nous.
Un livre bouleversant et lumineux, qui rappelle que les gestes, petits ou grands, sont souvent le plus bel héritage qu’on puisse offrir.
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