Christine Robion, auteure et plasticienne, signe avec La galeriste de Thessalonique une œuvre où les mots se mêlent à l’art visuel pour explorer la mémoire, l’identité et la transmission. En prenant pour point de départ la figure de Mirca et de sa fratrie, l’autrice déroule un récit tissé de souvenirs, de mythes et de résonances artistiques. Ce livre s’inscrit dans la continuité de son travail où textes et images dialoguent pour offrir une nouvelle lecture du monde.
Quand l’intime rejoint le mythe
Le récit s’ouvre sur une filiation imaginaire avec les Pléiades, ces sept sœurs issues de la mythologie grecque. Mirca, la benjamine de la famille évoquée par Christine Robion, se voit placée dans cette constellation symbolique. Cette comparaison n’est pas anodine : elle inscrit d’emblée les histoires personnelles dans un cadre mythologique universel.
Les prénoms, les filiations, les souvenirs deviennent ici autant de signes à déchiffrer. La narratrice montre comment une famille ordinaire peut se relier à un héritage ancestral, comment le quotidien trouve écho dans les récits fondateurs. Entre mémoire et légende, La galeriste de Thessalonique brouille volontairement les frontières.
L’art comme langage de la mémoire
Plasticienne autant qu’écrivaine, Christine Robion conçoit son texte comme une œuvre hybride. Les mots sont utilisés à la manière de fragments visuels, comme des touches sur une toile. Chaque souvenir, chaque détail, devient une trace laissée sur le papier, à l’image d’un collage mémoriel.
Ce procédé rappelle l’art contemporain où l’on juxtapose les signes et les matières pour créer de nouvelles significations. Ici, le texte devient un espace d’exposition où les souvenirs prennent la forme d’objets, de couleurs ou de résonances mythologiques. L’art sert ainsi de passerelle entre passé et présent, entre le vécu personnel et l’universel.
La Grèce comme terre d’ancrage et de projection
La mention de Thessalonique, ville carrefour de cultures et d’histoires, ancre le récit dans un lieu chargé de mémoire. Cette ville grecque devient presque un personnage à part entière, symbole de l’identité multiple et de la richesse culturelle.
L’héroïne Mirca, fière de son héritage, incarne ce lien à la Grèce comme matrice d’appartenance. Mais Christine Robion ne s’en tient pas à un simple attachement géographique : elle explore la manière dont un pays peut façonner une identité intime, comment ses mythes et ses paysages continuent d’habiter ceux qui en sont issus, même de loin.
Une écriture fragmentée et poétique
La force de La galeriste de Thessalonique réside dans son style. Plutôt qu’un récit linéaire, Christine Robion propose une écriture éclatée, faite de fragments et de souvenirs. Cette forme reflète la manière dont la mémoire fonctionne réellement : par bribes, par associations, par résurgences soudaines.
Ce choix formel rapproche encore le texte du travail plastique de l’autrice. Chaque passage est comme un tableau, une esquisse, une trace. Le lecteur est invité à recomposer lui-même le sens, à circuler entre les mots comme dans une galerie d’art.
Une œuvre entre littérature et arts visuels
Christine Robion poursuit avec ce livre une démarche singulière qui dépasse le cadre du récit traditionnel. En croisant écriture et arts plastiques, elle propose une œuvre hybride, à la fois roman, essai poétique et installation littéraire.
Lire La galeriste de Thessalonique, c’est pénétrer dans un espace d’exposition intime où l’art et la mémoire se répondent. C’est aussi interroger notre propre rapport au passé, à l’identité, à ce qui nous relie aux autres et au monde.
Un texte qui séduira les lecteurs amateurs de récits poétiques et d’expérimentations littéraires, mais aussi ceux qui s’intéressent à la mémoire, à l’art et aux racines culturelles.
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