Lou Morens poursuit son univers fascinant avec Métanélie, troisième volume de la saga Mémoires d’un Veillorz. Dans ce nouvel opus, l’auteur·ice entraîne ses lectaires vers une planète autrefois paisible, désormais ravagée par la guerre. Une histoire de survie, de mémoire et de quête collective, qui met en lumière les fragilités des civilisations et l’importance de la solidarité.
Un monde brisé par la guerre
Au cœur de ce récit, une capsule de sauvetage dérive dans l’espace, transportant un blessé à l’agonie et un carnet de guerre qui soulève une question obsédante : que s’est-il passé sur Métanélie, planète jadis protégée par les Veillorz et réputée pour sa sérénité ?
La guerre, incompréhensible aux yeux des protagonistes comme Ethan, Samia, Reth ou Simon, a transformé des peuples autrefois calmes et bienveillants en brutes violentes. Le roman interroge ainsi la bascule tragique des sociétés : comment un monde harmonieux peut-il sombrer dans la barbarie ?
Une science-fiction inclusive et novatrice
L’une des particularités fortes de l’écriture de Lou Morens est l’usage de la grammaire neutre Alpheratz. Loin d’être un simple choix stylistique, ce langage reflète l’univers des Veillorz, où les genres et les identités dépassent nos catégories humaines.
Ce choix linguistique permet de repenser la manière dont nous lisons les récits de science-fiction : il offre une expérience unique qui ouvre de nouvelles perspectives sur le rapport au langage, à l’altérité et à la diversité. La neutralité devient ici un outil narratif, mais aussi une invitation à l’inclusion.
La mémoire comme fil conducteur
À travers le carnet de guerre retrouvé, Métanélie interroge la mémoire et sa transmission. Comment raconter les conflits passés ? Comment comprendre les choix de celles et ceux qui nous ont précédés ? La saga des Veillorz ne se limite pas à un space opera spectaculaire : elle met au centre la mémoire collective et l’importance de préserver les leçons du passé pour éviter de répéter les mêmes erreurs.
Les personnages se retrouvent ainsi dans une quête qui les dépasse : libérer Métanélie, mais aussi redonner un sens à ce qui semble perdu. Cette tension entre héritage et responsabilité fait écho à des questionnements profondément humains, même dans un univers imaginaire.
Un miroir de notre monde
Sous ses airs de fresque galactique, Métanélie parle aussi de nous. Derrière la guerre des Veillorz, on retrouve des échos aux conflits contemporains, aux sociétés qui sombrent dans la violence, aux peuples déracinés. Lou Morens propose un regard lucide mais aussi porteur d’espoir : malgré le chaos, l’amitié, la solidarité et la volonté de protéger les mondes vivants peuvent encore triompher.
Cette résonance universelle est renforcée par le ton du livre : à la fois poétique, grave et profondément sensible. L’auteur·ice capte la complexité des émotions face à la perte et au chaos, tout en offrant des moments lumineux de complicité et de courage.
Une œuvre à la croisée de la fantasy et du space opera
Avec Métanélie, Lou Morens confirme sa capacité à mêler les genres. Entre space opera, réflexion philosophique et poésie, le roman s’adresse autant aux passionné·es de science-fiction qu’à celles et ceux qui cherchent dans la littérature des pistes pour penser le monde.
En ouvrant cet univers aux marges du langage et de l’imaginaire, l’auteur·ice nous invite à voir la science-fiction non pas seulement comme une évasion, mais comme une expérience de pensée.
Métanélie* est une étape marquante dans la saga des Mémoires d’un Veillorz. C’est un livre qui bouscule, qui questionne, qui émeut. À travers une planète dévastée et des personnages en quête de sens, Lou Morens offre une réflexion profonde sur la guerre, la mémoire et la possibilité de bâtir des mondes plus justes.
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