Au Temple de Khadrass, un jeune garçon s’interroge sur l’histoire de sa famille. Ce qu’il ignore encore, c’est que les réponses ne se trouvent pas dans les registres ou les récits officiels, mais dans un passé enfoui, transmis comme un secret sacré. Cinq siècles plus tôt, bien loin du calme apparent du temple, sept jeunes malfrats arpentaient les bas-fonds de Narlamaë. Leurs vies étaient faites de ruses, de vols et d’alliances fragiles, mais un lien unique allait naître entre eux — un lien si fort qu’il traverserait les âges.
Aux origines : un monde de survie
Narlamaë n’a rien d’un endroit sûr. Ville dense et chaotique, elle est faite de ruelles étroites, de marchés clandestins et de quartiers où l’autorité officielle n’existe que sur le papier. Les habitants y survivent plus qu’ils ne vivent, et les alliances se font et se défont au rythme des besoins.
C’est dans ce contexte que se rencontrent sept jeunes hommes, tous marqués par la pauvreté et l’isolement. Chacun porte ses propres blessures : un frère perdu, une trahison passée, une famille disparue. Mais ils partagent une même volonté : ne plus subir, ne plus être des proies dans un monde qui ne pardonne rien.
Une amitié née dans l’adversité
Au départ, leur alliance est purement pragmatique. Ensemble, ils sont plus forts, plus difficiles à atteindre, plus aptes à déjouer les pièges des gangs rivaux et des autorités corrompues.
Peu à peu, à travers les épreuves, naît une amitié profonde. Ce sont des complices, des frères d’armes, prêts à risquer leur vie pour les autres.
Cependant, cette fraternité est mise à rude épreuve par les trahisons, les luttes de pouvoir et les dangers omniprésents. Chacun sait que la moindre erreur peut leur coûter non seulement leur liberté, mais aussi leur vie.
La fuite vers l’inconnu
Lorsque les menaces deviennent insurmontables, les sept n’ont plus d’autre choix que de fuir Narlamaë. Leur route les mène jusqu’à une montagne stérile, un lieu que beaucoup considèrent comme maudit ou impropre à la vie.
Ce qui ressemble d’abord à un exil forcé se révèle être une opportunité inespérée. Ici, loin des regards, ils peuvent reconstruire, inventer leurs propres règles et fonder un lieu qui leur appartienne vraiment.
C’est dans cet espace improbable que naît le Cercle des Démoniaques — une confrérie dont les valeurs, les rites et la loyauté vont se transmettre de génération en génération.
Une double narration captivante
L’un des atouts majeurs du roman de Susie Norman réside dans sa structure narrative. L’histoire alterne entre deux époques :
Le présent, au Temple de Khadrass, où un jeune garçon cherche à comprendre l’histoire de sa famille.
Le passé, cinq cents ans plus tôt, où se joue la fondation du Cercle.
Ce va-et-vient temporel permet de tisser un lien constant entre passé et présent, montrant que certaines valeurs — l’amitié, la loyauté, la résistance face à l’oppression — sont intemporelles.
Des personnages hauts en couleur
Chacun des sept hommes possède une identité forte et nuancée. L’autrice évite les archétypes figés pour offrir des figures complexes :
Le stratège, calculateur mais protecteur.
Le taciturne, dont la force se cache derrière le silence.
Le charismatique, capable de rallier les autres par ses mots.
L’impulsif, prêt à agir avant même de réfléchir.
Le discret, maître de l’ombre et des informations.
Le fidèle, pilier moral du groupe.
Le rêveur, qui voit plus loin que la survie quotidienne.
Ces personnalités, parfois opposées, trouvent un équilibre fragile qui donne toute sa puissance au Cercle.
Un univers riche et immersif
Susie Norman construit un décor d’une grande richesse. Narlamaë prend vie grâce à ses descriptions précises : odeurs d’épices et de poussière, bruits métalliques des marchés illégaux, lueurs vacillantes dans les ruelles sombres.
La montagne stérile, quant à elle, contraste par son dépouillement, offrant un espace où la liberté est palpable, mais où la survie exige des efforts constants.
Cette alternance de lieux fermés et oppressants avec des espaces ouverts et hostiles renforce la tension dramatique du récit.
Les thématiques au cœur du roman
Le cercle des Démoniaques aborde des thèmes universels :
La fraternité comme force vitale : plus qu’une alliance, le lien entre les sept est une armure contre le monde extérieur.
Le poids de l’héritage : comment vivre avec les choix et les erreurs de ses ancêtres ?
La reconstruction : trouver un nouveau départ même dans les lieux les plus improbables.
La mémoire : comprendre d’où l’on vient pour savoir où l’on va.
Ces thématiques résonnent autant dans le passé que dans le présent, donnant au roman une profondeur émotionnelle qui dépasse l’aventure.
Un souffle épique et humain
En mêlant action, drame et introspection, Susie Norman signe un récit qui parle autant au cœur qu’à l’imagination. Les scènes de tension — affrontements dans les rues de Narlamaë, négociations risquées, fuites haletantes — alternent avec des moments de calme où les personnages révèlent leurs fragilités et leurs rêves.
Le cercle des Démoniaques n’est pas seulement une histoire de survie. C’est une épopée humaine sur ce qui lie les hommes, sur la façon dont une amitié peut devenir un héritage et dont un héritage peut façonner un destin.
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