Les amoureux de polars classiques seront peut-être surpris. Les autres, conquis. Avec CAROLE, Jean Kubler signe un roman noir qui ne ressemble à aucun autre : un polar « parlé », patelin et plein de nerfs, dont l’intrigue se déploie dans les rues de Lyon comme une rumeur insaisissable.
Ce premier opus des Petits Polars pour les Amis ne cherche pas à impressionner par ses artifices, mais par son authenticité, sa gouaille, et sa capacité à plonger le lecteur au cœur d’une enquête où rien ne se passe comme prévu — et c’est justement pour ça que ça fonctionne.
Un polar qui prend la tangente
Au départ, l’histoire semble simple. Trop simple, même. Un fait divers, une disparition, quelques témoins, une ville en arrière-plan. Mais très vite, les choses se compliquent. Ce qui aurait pu n’être qu’une brève de faits divers prend l’allure d’un puzzle aux pièces mouvantes. Les témoignages s’accumulent, se contredisent, se déforment. Les informations se croisent sans jamais vraiment s’assembler.
Et c’est là que Jean Kubler joue sa carte maîtresse : il ne nous sert pas une enquête linéaire, mais une narration éclatée, presque vivante, qui épouse les incertitudes de ceux qui la racontent. On n’avance pas d’indice en indice : on déambule, on flaire, on doute. L’enquête est un labyrinthe. Et on adore s’y perdre.
Lyon, personnage à part entière
Le roman n’est pas seulement lyonnais par son décor. Il l’est dans sa moelle. Les rues, les traboules, les bistrots, les habitudes, les silences et les petites combines locales : tout transpire l’identité d’une ville à la fois majestueuse et populaire, vivante et secrète.
Jean Kubler ne fait pas du pittoresque gratuit : il utilise Lyon comme un décor organique, qui pèse sur l’ambiance et les trajectoires. Il y a quelque chose de profondément local, mais jamais fermé. Le lecteur, qu’il connaisse ou non la ville, s’y sent happé — comme on entrerait dans une ruelle dont on ne ressort pas indemne.
Un style qui respire l’oralité
L’une des grandes forces de CAROLE, c’est son style. Kubler a choisi d’écrire « parlé », et ce n’est pas une coquetterie. C’est un geste littéraire fort. Pas de tournures ampoulées ici, mais une langue vivante, rythmée, qui colle aux émotions comme à l’action. On a l’impression d’écouter quelqu’un raconter une histoire au comptoir, un soir de pluie, avec un verre de rouge et un peu de mystère dans la voix.
Ce style donne au récit une immédiateté rare. Il embarque, il surprend, il amuse parfois, il inquiète souvent. Et surtout, il évite l’écueil de la froideur procédurale dans lequel tombent parfois les polars contemporains.
Pourquoi CAROLE est un polar qui mérite le détour
Parce qu’il casse les codes : pas de super-flic, pas de criminel caricatural, mais des gens ordinaires, pris dans une histoire qui les dépasse.
Parce qu’il respire la ville : Lyon n’est pas un décor, c’est une atmosphère. Et elle est magnifiquement rendue.
Parce que son style est unique : oral, fluide, drôle, parfois déconcertant — mais toujours juste.
Parce qu’il sait ménager le suspense : tout est dans les détails, les silences, les contradictions. On ne sait jamais à quoi s’attendre, et c’est réjouissant.
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