Nora Belhali en a vu d’autres. Pendant deux ans, elle a travaillé à la brigade des mineurs, confrontée au pire de l’humanité : pédophiles, violeurs, crimes sur mineurs. Autant dire que peu de choses peuvent encore l’ébranler. Et pourtant, c’est au moment où elle accède enfin à la prestigieuse brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres que sa vie bascule.

Psychose au 36, le second roman d’Hervé Jourdain — ancien officier de police judiciaire — est bien plus qu’un simple polar. C’est une immersion dans la mécanique implacable du doute, du secret, et du trauma. Un thriller psychologique tendu comme une corde de violon, où chaque chapitre résonne comme un battement de cœur accéléré.

Une héroïne au passé trouble

Nora Belhali a tout pour réussir : une intelligence vive, un instinct redoutable, une capacité à lire les autres avec une précision chirurgicale. À peine arrivée à la Crim', elle s’impose dans les enquêtes les plus sensibles. Mais voilà que tout dérape au printemps 2010. Et ce n’est pas une enquête qui va la mettre en difficulté, mais son propre passé.

Une vengeance. Une machination. Des accusations voilées. Quelqu’un tire les ficelles. Et Nora semble la proie idéale. Pourquoi maintenant ? Que cherche-t-on à lui faire payer ? À mesure que l’étau se resserre, elle commence à douter de tout, même de ceux en qui elle avait une confiance aveugle.

Le 36 : entre prestige et pression

Hervé Jourdain nous plonge dans l’intimité de la Crim’, la mythique brigade du 36 Quai des Orfèvres. Là où le prestige des lieux contraste avec la rudesse du quotidien. Les interrogatoires, les scènes de crime, les jeux de pouvoir internes : tout est décrit avec une authenticité rare. L’auteur sait de quoi il parle, et cela se sent.

Mais il ne s’agit pas ici seulement d’un roman procédural. Ce qui fait la force de Psychose au 36, c’est la tension psychologique permanente. L’institution elle-même devient un personnage à part entière, qui peut protéger… ou broyer ses propres éléments.

Entre polar et thriller psychologique

Le roman est habilement construit : il brouille les repères. On ne sait plus si Nora est victime ou complice, traquée ou manipulatrice. Ce flou constant crée une tension narrative redoutable. Le lecteur, tout comme le commandant Duhamel, chef de groupe et mentor de Nora, se retrouve pris dans un jeu de miroirs inquiétant.

À travers la descente aux enfers de son héroïne, Hervé Jourdain explore un thème rarement abordé avec autant de justesse : la psychose dans les métiers de la justice. Car à force de côtoyer la violence, l’inhumain, le traumatisme, même les plus solides peuvent vaciller.

Vengeance, loyauté et justice : trois forces contradictoires

Le cœur du récit tourne autour de trois forces puissantes qui s’affrontent :

  • La vengeance, sourde, patiente, implacable. Quelqu’un n’a pas oublié. Quelqu’un attendait son heure.

  • La loyauté, mise à mal. Les collègues deviennent suspects, les alliés se taisent, les regards changent.

  • La justice, qu’on croyait droite, mais qui parfois se retourne contre ceux qui la servent.

Nora est prise entre ces tensions, et sa descente dans l’ombre devient aussi fascinante qu’inquiétante.

3 éléments qui font de Psychose au 36 un polar marquant

  1. Un réalisme glaçant : écrit par un ancien policier, le roman ne triche pas avec la procédure ni avec les émotions.

  2. Un personnage féminin fort et complexe : loin des stéréotypes, Nora est nuancée, contradictoire, humaine.

  3. Un suspense psychologique haletant : impossible de lâcher le livre avant d’avoir compris ce que Nora cache… et ce qu’elle risque.

Hervé Jourdain, récompensé par le Prix VSD du Polar, signe ici un roman dense, troublant, maîtrisé de bout en bout. Psychose au 36 n’est pas seulement une enquête. C’est un face-à-face avec soi-même, un miroir tendu à tous ceux qui ont dû, un jour, choisir entre dire la vérité… ou survivre.

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