Quand l’Histoire emporte tout sur son passage, que reste-t-il des désirs individuels ? À travers Les choix d’Irène, romance historique et engagée, Alexia Damyl nous plonge dans un été 1914 déchiré entre le fracas de la guerre et l’éveil d’une femme à son identité, à ses convictions et à l’amour, dans sa forme la plus sincère.
Ce roman lesbien, porté par un souffle féministe assumé, raconte la résistance d’une héroïne contre l’ordre établi, dans une société qui ne laisse que peu de place à celles qui sortent des sentiers tracés. Une histoire de cœur et de courage, à la croisée de l’intime et du collectif.
Être femme en temps de guerre : le choix du refus
Irène de Liévain, trentenaire issue d’un milieu privilégié, voit sa vie basculer avec l’entrée en guerre. À Saint-Piat, son village du Nord de la France, les pleurs et les uniformes prennent vite le pas sur les projets de vie paisibles. Pressée par ses parents d’évacuer vers la zone libre, elle décide au contraire de rester. Ce refus de fuir n’est pas seulement géographique : c’est un refus d’abandonner sa voix, ses engagements et sa liberté.
Féministe et combative, Irène fait le choix de ne pas être une simple spectatrice des événements. Elle prend sa place dans le chaos, à une époque où les femmes n’étaient que rarement autorisées à agir autrement que dans l’ombre. Ce choix initial est le premier pas vers une série de décisions qui bouleverseront sa vie.
Trois femmes, trois visages du désir
Dans ce contexte bouleversé, l’amour se faufile, inattendu, complexe. Irène, jusque-là persuadée de connaître sa voie, découvre de nouvelles émotions au contact de trois femmes très différentes, chacune lui révélant une part d’elle-même qu’elle ignorait.
Adolphine, son amie d’enfance, est l’écho rassurant du passé, la douceur des souvenirs partagés.
Rose, solaire et exubérante, incarne la légèreté de l’instant et l’envie de vivre malgré tout.
Edith, enfin, mystérieuse et intense, pousse Irène à interroger ses vérités les plus profondes.
Ces rencontres forment le cœur battant du roman. Elles ne relèvent pas simplement de l’histoire d’amour, mais d’un éveil à soi : au désir, à l’indépendance, au droit d’aimer au féminin pluriel dans une époque corsetée par les normes. C’est à travers elles qu’Irène trouve, peu à peu, la force d’assumer ce qu’elle est vraiment.
Une héroïne engagée entre sentiments et convictions
Ce qui fait la singularité du roman, c’est la puissance de son message : vivre selon ses valeurs, en dépit des conventions. Irène ne se contente pas de survivre à la guerre. Elle la traverse debout, en cherchant un sens, en refusant de sacrifier son identité au nom de la bienséance ou des attentes sociales.
La dimension lesbienne du récit n’est jamais traitée comme une simple transgression. Elle est au contraire explorée avec justesse, dans ce qu’elle a de tendre, de troublant, de bouleversant aussi. Irène ne tombe pas amoureuse d’un genre, mais de personnes. Et c’est cette humanité-là qui rend le récit si touchant.
Section pratique : Ce que révèle une romance historique queer
Pourquoi les romances historiques lesbiennes sont-elles si puissantes ?
Elles réhabilitent des amours invisibles : la mémoire collective a longtemps effacé les relations homosexuelles dans les récits historiques. Ces fictions viennent réparer cette absence.
Elles renforcent la tension dramatique : en ajoutant à la difficulté d’aimer celle d’exister en dehors des normes de l’époque.
Elles questionnent notre présent : à travers le miroir du passé, ces histoires résonnent avec les combats actuels pour les droits LGBTQIA+, la liberté des femmes, l’égalité.
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So Phare Away d’Alexia Damyl : une romance lesbienne entre crime, fantômes et réinvention.
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Une voix littéraire entre émotion et engagement
Alexia Damyl signe ici un texte à la croisée des genres : romance, drame historique, roman d’apprentissage et manifeste féministe. Le style est fluide, nuancé, mais sans concession dans sa volonté de montrer que l’amour, même en temps de guerre, est un acte politique. Que le choix d’aimer une femme, en 1914, peut être plus audacieux que celui de monter au front.
L’ombre de la guerre donne à l’histoire une profondeur particulière : elle accentue les enjeux, le poids des décisions, l’urgence de vivre pleinement. Irène ne choisit pas entre l’amour et ses valeurs : elle choisit d’être elle-même, envers et contre tout. C’est cette liberté revendiquée qui donne au roman sa puissance.
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