Il y a des romans policiers qui se contentent d’une enquête bien ficelée. Et puis il y a ceux qui osent interroger la notion même de justice. FIDA-I, deuxième volet des aventures d’Elena Mills, signé Ana KORI, fait résolument partie de cette seconde catégorie. Mêlant suspense, psychologie et enjeux sociaux, ce polar propose une réflexion percutante sur les limites du système judiciaire… et sur les conséquences dévastatrices de l’injustice vécue.

Quand des adolescents se font juges et bourreaux en ligne, quand la vengeance devient le dernier recours pour les plus fragiles, que reste-t-il du droit ? Et où placer Elena Mills, tiraillée entre compassion et devoir ?

Un thriller contemporain, implacable, profondément humain.

Adolescents justiciers, adultes coupables : l’éthique au bord du précipice

L’intrigue de FIDA-I se déploie autour d’un réseau social clandestin, où des mineurs victimes de violences organisent l’assassinat de leurs agresseurs présumés. Le tout sous la houlette d’une organisation secrète, FIDA-I, qui ne laisse rien au hasard.

Le FBI, dépassé par l’ampleur du phénomène, fait appel à Elena Mills, pédopsychiatre spécialiste des enfants traumatisés, pour les aider à cerner la psychologie des jeunes membres. Mais très vite, l’enquêtrice va se retrouver en porte-à-faux.

Car comment condamner ces adolescents, quand on connaît la douleur indicible qu’ils ont traversée ? Comment leur demander de faire confiance à un système qui les a ignorés, ou pire, trahis ?

Un personnage central tout en nuance

Elena Mills, que les lecteurs ont découverte dans le premier tome, revient plus déterminée que jamais — mais aussi plus fragile. Ce nouveau dossier la plonge dans une zone grise morale, entre son engagement professionnel et son empathie viscérale.

Elle devra composer avec :

  • L’autorité du FBI, qui exige des résultats rapides.

  • Son équipe fidèle : l’agent Carter, le procureur Jack Wilson, et Francis, mentor et pilier de sa vie professionnelle.

  • Ses propres fantômes, réveillés par l’ampleur de la souffrance qu’elle découvre chez ces jeunes vengeurs.

Elena devient alors le prisme à travers lequel le lecteur explore une question centrale : jusqu’où peut-on aller pour réparer une injustice ? Et surtout, qui décide de ce qui est juste ?

Le terrorisme à l’ère numérique : une réflexion d’actualité

Ana KORI aborde avec finesse la radicalisation numérique, mais du point de vue des victimes. Dans un monde où les plateformes sociales permettent d’agir dans l’ombre, et où les mineurs se sentent abandonnés par les institutions, la tentation de la justice directe devient réelle.

FIDA-I n’est pas qu’un groupe terroriste : c’est une réponse perverse à un silence institutionnel.
Et c’est là toute la force du roman : il ne justifie pas les meurtres, mais interroge les causes profondes qui ont rendu ces actes possibles.

Une vision nuancée, essentielle, à l’heure où le débat sur la justice alternative et les limites des institutions est plus brûlant que jamais.

Une section pratique : comprendre la radicalisation des jeunes sur les réseaux sociaux

Le roman FIDA-I permet d’aborder un sujet complexe avec une grille de lecture émotionnelle et réaliste. Voici quelques éléments pour mieux comprendre ce phénomène :

Facteurs de vulnérabilité chez les adolescents

  • Traumatisme non reconnu ou mal pris en charge

  • Isolement social et manque de repères adultes

  • Sentiment d’injustice ou de marginalisation

Rôle des réseaux sociaux dans l’engagement radicalisé

  • Création de communautés d’affinité dans l’ombre (dark web, forums cryptés)

  • Diffusion de récits de revanche, de vidéos choc, de manifestes émotionnels

  • Sensation de pouvoir reprendre le contrôle via l’action directe

Pistes de prévention et d’accompagnement

  • Renforcer la présence de professionnels formés à la santé mentale dans les espaces numériques

  • Encourager les signalements anonymes des jeunes eux-mêmes

  • Offrir des plateformes d’expression sécurisées pour les victimes

Rappel essentiel : comprendre n’est pas excuser, mais c’est la seule voie pour éviter la répétition.

Un thriller haletant, au rythme millimétré

Si FIDA-I brille par la richesse de ses thématiques, il n’en reste pas moins un roman à suspense parfaitement mené. Chaque chapitre fait avancer l’intrigue, révélant peu à peu les identités, les motivations, et les ramifications de l’affaire.

Maxime Stern, l’avocate machiavélique introduite dans le tome précédent, revient dans un rôle trouble, ambigu, fascinant.
Elle incarne cette autre forme de perversion du droit : le cynisme juridique, qui joue avec les failles du système pour protéger les pires coupables.

Entre révélations, retournements de situation, et confrontations psychologiques intenses, le lecteur est tenu en haleine jusqu’à la dernière page.

Pourquoi lire FIDA-I ?

  • Pour suivre l’évolution d’une héroïne complexe, aussi forte que vulnérable

  • Pour plonger dans une enquête nerveuse et originale, qui bouscule nos repères

  • Pour réfléchir à la justice, au pardon, à la place des victimes dans nos sociétés

  • Pour découvrir une écriture précise, sans esbroufe, mais d’une intensité rare

Ana KORI confirme ici son talent à mêler intrigue policière et réflexion sociale. FIDA-I n’est pas qu’un polar efficace, c’est aussi un miroir de nos contradictions contemporaines.

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