Et si chaque détail comptait, mais que la vérité n’était nulle part ? Dans le hors-série Contre-Enquête – Comme un album de famille, le lecteur embarque dans un double récit policier, à la fois nerveux et introspectif, où chaque piste mène à plus de doutes. Ce recueil réunit deux histoires fortes, portées par deux voix d’auteurs différentes : Gilles Milo-Vacéri, maître du polar d’action, et Ana Kori, plume du suspense psychologique. L’une se déroule dans les rues de Paris, l’autre dans les forêts glacées du Michigan. Leur point commun : explorer les frontières troubles entre culpabilité, apparences et traumatismes enfouis.
Deux visions du polar, un seul objectif : faire jaillir la vérité
Dans Contre-Enquête, Gilles Milo-Vacéri remet en scène son incontournable commandant Gabriel Gerfaut, figure emblématique de la Brigade Criminelle. Sur la piste d’un tueur en série méticuleux, Gerfaut se retrouve happé par une seconde affaire inattendue : un ex-militaire qui clame son innocence prend des otages à la prison de Fleury-Mérogis et exige de lui parler. Dès lors, l’enquête bascule dans une contre-enquête, où la frontière entre victime et bourreau se brouille. Qui dit vrai ? Et pourquoi Vincent Capriosa semble-t-il autant connaître les méthodes de la police ?
À l’opposé, Comme un album de famille d’Ana Kori déploie une atmosphère bien plus introspective. La policière française Jade Fontaine collabore avec le FBI sur une vieille affaire de kidnapping non résolue. Mais ce n’est pas une reconstitution classique. Le récit bascule dans la mémoire fragmentée de Kaycee Melrow, la seule survivante, dont les souvenirs épars questionnent sans cesse la fiabilité des perceptions. Le tueur est-il réellement mort ? Ou l’histoire a-t-elle été déformée pour masquer une vérité insoutenable ?
Le polar au prisme de la mémoire et de la manipulation
L’un des thèmes majeurs de ce recueil réside dans la manipulation psychologique, qu’elle soit exercée par un tueur sadique ou par l’inconscient d’une victime. Dans les deux intrigues, le doute est omniprésent. Même les enquêteurs les plus aguerris se heurtent à des réalités mouvantes.
Chez Ana Kori, la mémoire devient un champ de bataille : Kaycee Melrow est-elle réellement la survivante que tout le monde croit ? Peut-on vraiment faire confiance à un témoignage ébranlé par le traumatisme ? Le lecteur est invité à se perdre, volontairement, dans cette brume mentale, jusqu’à ce que la vérité éclate.
Chez Gilles Milo-Vacéri, c’est l’instinct de Gerfaut qui est mis à l’épreuve. Lui qui se repose sur ses années de terrain doit ici démêler le vrai du faux dans un contexte de tension extrême. L'auteur nous rappelle que, parfois, les meilleures armes ne sont ni les armes à feu, ni les preuves tangibles, mais l’intuition et la capacité à déceler le mensonge derrière le discours.
Thriller d’action ou enquête psychologique : le choix de l’alternance
Ce qui fait la richesse de Contre-Enquête – Comme un album de famille, c’est le contraste volontaire entre les deux récits. Là où l’un joue sur la rapidité des événements, l’autre s’enfonce dans une progression lente, presque oppressante. Cette alternance offre un regard panoramique sur les codes du roman policier contemporain.
Le recueil aborde également deux contextes géographiques très différents : la grisaille des hôtels parisiens et la froideur boisée du Michigan. Ces décors ne sont pas anodins. Ils servent à accentuer la solitude des personnages, leur isolement face à une vérité qui leur échappe. Que ce soit dans l’ombre d’une cellule de prison ou dans une maison oubliée par le monde, le mal rôde toujours là où on ne l’attend pas.
Pourquoi ce livre mérite votre attention
Avec ce hors-série, Gilles Milo-Vacéri et Ana Kori réussissent le pari d’un duo de récits complémentaires mais autonomes, accessibles autant aux fans des séries Gerfaut qu’aux lecteurs novices. Les dialogues sont incisifs, les descriptions immersives, et les intrigues maintiennent un suspense constant.
Ce recueil s’adresse aux amateurs de polars modernes, friands de twists narratifs et de personnages ambigus. Il interroge nos perceptions, nos préjugés, notre capacité à croire ce qu’on nous montre. Il souligne surtout que la vérité est rarement simple, et que le mal emprunte souvent des visages ordinaires.
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