Être beau, riche, intelligent et sociable : Ilyan pensait avoir décroché le jackpot de la vie. Dans Parfait ou presque, Ena l dresse le portrait d’un homme qui se croyait au sommet jusqu’à ce qu’un grain de sable — ou plutôt un sacré coup du sort — vienne enrayer la machine. Ce roman contemporain, à la fois drôle et touchant, explore avec finesse les failles derrière les façades lisses et le chemin parfois tortueux vers l’acceptation de soi.
La masculinité sous pression : quand tout s’écroule
Dans un monde où la virilité se mesure encore trop souvent à la performance, Ilyan voit son univers vaciller le jour où surviennent ses premières pannes sexuelles. Le roi de la fête, l’homme qu’on envie, se retrouve confronté à un tabou qui ébranle son ego : que vaut le "mec parfait" quand son corps ne suit plus ? Ena l aborde ce sujet délicat avec un savant mélange d’humour et de tendresse, dédramatisant un problème qui touche bien des hommes, sans toujours oser se dire.
Loin des clichés de la comédie légère, l’autrice propose une réflexion bien sentie sur la pression sociale qui pèse sur les épaules masculines. Ilyan est confronté à ses propres injonctions et à celles des autres, découvrant que la vraie force réside peut-être dans l’authenticité et l’humilité.
Une comédie romantique piquante et bienveillante
Ce qui fait le charme de Parfait ou presque, c’est la galerie de personnages qui gravitent autour d’Ilyan, à commencer par sa collègue — cette "femme démon" aussi imprévisible que désarmante. Leur dynamique est un régal : entre piques, confidences et rapprochements inattendus, Ena l joue sur les codes du slow burn pour faire monter la tension. Le lecteur se prend au jeu de ce duo que tout oppose en apparence, mais que les failles communes rapprochent peu à peu.
Les dialogues pétillent, les situations cocasses s’enchaînent sans jamais tomber dans la caricature. Derrière les éclats de rire, la romance s’installe doucement, laissant la place à des moments de sincérité désarmante.
Quand la quête de perfection devient un apprentissage de soi
Au-delà de la romance et des rebondissements, Parfait ou presque est un roman sur le lâcher-prise. Ilyan découvre qu’il ne sert à rien de courir après une image idéalisée de soi. Ena l nous invite à réfléchir : qu’est-ce qu’être un homme aujourd’hui ? Un amant ? Un partenaire ? Le récit démontre avec sensibilité que les plus grandes conquêtes se font d’abord sur le terrain intime : celui de l’acceptation et de la réconciliation avec ses fragilités.
Entre humour assumé et émotion subtile, ce livre offre une lecture légère en apparence, mais qui touche au cœur des préoccupations modernes sur l’image et la confiance.
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