À travers un récit à mi-chemin entre biographie romancée et hommage historique, L’Oubliée de Salerne redonne vie à une femme que l’Histoire a longtemps reléguée dans l’ombre. Trotula, médecin du XIe siècle, audacieuse et érudite, incarne une féminité combattive et visionnaire dans un monde dominé par les hommes. Un livre essentiel pour qui veut comprendre comment certaines voix féminines ont su braver le silence des siècles.
L’histoire oubliée d’une femme d’exception
Au XIe siècle, alors que la médecine reste l’apanage des hommes et que l’Église régule savoirs et pratiques, une femme s’impose dans l’arène : Trotula de Salerne. Née vers 1050, elle intègre l’école de médecine de Salerne – rare bastion de tolérance intellectuelle – et se forme à toutes les disciplines interdites aux femmes : chirurgie, astronomie, balnéothérapie, phytothérapie… et surtout gynécologie.
Trotula ne se contente pas de pratiquer, elle innove. Elle soigne les femmes avec une approche humaine et globale, développe des traitements contre les douleurs de l’enfantement, propose des méthodes d’avortement sûres, enseigne ses connaissances, écrit des traités… et tout cela sans jamais être inquiétée par l’Inquisition. Une anomalie ? Non, un destin.
Une médecine moderne avant l’heure
Henriette Chardak souligne à travers son récit à quel point la médecine de Trotula était en avance sur son temps. En prônant une approche empathique et centrée sur les patientes, elle préfigurait des notions aujourd’hui fondamentales : écoute du corps féminin, respect du cycle de vie, prévention et bien-être.
Alors que les connaissances gynécologiques étaient quasi inexistantes, Trotula les a établies et partagées. Elle enseignait à ses élèves – hommes et femmes – que comprendre la physiologie féminine était un devoir scientifique et éthique. Aujourd’hui encore, son nom reste inconnu du grand public, effacé par une tradition historiographique sexiste.
Une figure féministe intemporelle
Le parcours de Trotula résonne avec les luttes féminines d’aujourd’hui. Femme libre, indépendante, intellectuelle, elle a osé prendre la parole dans un univers masculin. Ce roman souligne avec finesse les parallèles entre le XIe siècle et notre époque, notamment en matière de lutte pour l’accès à la connaissance et à la reconnaissance des femmes.
Henriette Chardak dresse un portrait nuancé de cette pionnière : savante, soignante, mais aussi provocante et insoumise. Ce n’est pas un hasard si, des siècles plus tard, la mère de Léonard de Vinci fut traitée de « fille de Trotula », comme si cette audace féminine était une hérédité dangereuse. Trotula dérangeait – et dérange encore – parce qu’elle était en avance sur son temps.
Un roman vrai pour faire revivre les silenciées
L’écriture d’Henriette Chardak mêle rigueur historique et souffle romanesque. Elle ne se contente pas de retracer les faits ; elle ressuscite une époque, une ambiance, un combat. En redonnant voix à Trotula, elle répare une injustice mémorielle et offre au lectorat une figure inspirante, profondément humaine et puissamment féminine.
Loin d’un simple récit historique, L’Oubliée de Salerne s’impose comme un plaidoyer pour la transmission de la mémoire des femmes, une mémoire que les siècles ont trop souvent censurée. C’est une œuvre nécessaire, une lumière jetée sur les zones d’ombre de notre héritage intellectuel.
Redécouvrez l’histoire oubliée d’une femme qui a défié les dogmes pour soigner, transmettre et aimer librement.
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