Et si la vraie guerre se jouait au cœur d’un centre commercial ? Dans Le Géant, Michel Lebrun, maître incontesté du polar français, nous propulse au cœur d’un univers aussi familier que redoutable : un hypermarché démesuré, symbole du capitalisme moderne, où la tension monte entre vols mystérieux, abus de pouvoir et fronde souterraine. Premier tome d’un diptyque noir et haletant, Le Géant est une fable sociale aux allures de thriller, où l’humanité s’effondre sous les néons d’un monde marchand devenu hors de contrôle.

Un empire de plastique et de fer

Dans ce centre commercial tentaculaire baptisé "Le Géant", Jean Montescourt règne en apparence sans partage. Il est le directeur, le chef, l’homme au sommet de la pyramide… sauf que la structure vacille. Les incidents se multiplient : vols inexpliqués, tensions sociales, sabotages discrets.

Sous cette façade de rentabilité et de performance, un système se délite, miné par ses propres excès. Les employés s’épuisent, les conflits larvés s’intensifient, et une étrange figure émerge : une jeune femme prénommée Pierre, énigmatique et insaisissable, qui semble vouloir en découdre avec ce monde froid, codifié et brutal.

Michel Lebrun transforme l’espace ultra-réglementé du supermarché en théâtre de guerre sociale, où chaque rayon devient un couloir d’intrigue, chaque caméra un œil suspect, chaque badge un passe-droit pour la soumission.

Spada : le bras armé du chaos

Face au désordre croissant, Montescourt fait appel à Spada, chef de la sécurité, figure inquiétante et autoritaire, mi-flic, mi-justicier. Spada ne croit ni à la concertation ni à la diplomatie. Il agit. Frappe. Fait peur. Pour lui, l’ordre est une finalité, peu importe les méthodes.

Mais au fil des pages, la frontière entre protecteur et bourreau se brouille. Qui est vraiment Spada ? Est-il l’ultime rempart contre la désintégration du Géant… ou l’artisan de sa chute ?

Sa confrontation avec Pierre, cette figure féminine volontaire et insaisissable, devient le cœur du roman : un duel symbolique entre révolte et répression, liberté et contrôle, avenir et ruine.

Une fresque sociale dans un décor oppressant

À travers cette intrigue resserrée et pleine de rebondissements, Michel Lebrun dresse un portrait sans concession de la société moderne, de ses dérives consuméristes et de la violence des rapports hiérarchiques.

Le Géant n’est pas qu’un décor. C’est un monstre de verre et d’acier, une micro-société gouvernée par l’obsession du rendement, par la peur du déclassement, par le refus de la faiblesse. Ce cadre oppressant devient un huis clos à ciel ouvert, où chacun tente de survivre, de résister ou de dominer.

La plume de Lebrun, sèche, rythmée, tranchante, donne à cette mécanique sociale une tension constante. Les personnages ne sont jamais caricaturaux : ils oscillent entre cynisme, fragilité, lucidité et aveuglement.

Pratique : pourquoi lire Le Géant de Michel Lebrun ?

  • Pour un thriller social incisif et contemporain, qui questionne les logiques de pouvoir dans l’entreprise

  • Pour des personnages ambigus et fascinants, pris dans une spirale de violence sourde

  • Pour une intrigue nerveuse, haletante, ponctuée de révélations et de retournements

  • Pour un univers original et hyperréaliste : l’hypermarché comme métaphore de la société

  • Pour retrouver le style acéré d’un maître du polar français, surnommé « le pape du genre »

Avec Le Géant, Michel Lebrun livre un roman noir ancré dans le réel, à la fois divertissant et glaçant, où les luttes de pouvoir prennent des allures de tragédie moderne. C’est une œuvre qui parle à tous ceux qui connaissent les couloirs d’un magasin, les badgeuses, les caméras… et les silences tendus de la pause déjeuner.

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