Dans une époque marquée par l’effacement progressif des petites collectivités au profit de l’anonymat urbain, Mont-Joli dresse un portrait sensible et touchant d’un village québécois qui lutte pour préserver son identité. À travers une galerie de personnages attachants, le roman explore les tensions entre passé et présent, enracinement et départ, mémoire et devenir.
Plus qu’un simple lieu géographique, Mont-Joli devient ici un personnage à part entière : un espace de vie, de confrontation, d’héritage et d’amour discret. L’auteur y déploie une fresque humaine à hauteur d’hommes et de femmes ordinaires, où chaque geste du quotidien résonne comme un acte de résistance à l’oubli.
La ruralité comme théâtre d’humanité
Mont-Joli n’est ni un roman nostalgique, ni une fresque idéalisée du monde rural. C’est un récit authentique, souvent doux-amer, qui met en lumière les beautés simples et les fragilités de la vie villageoise. Dans les rues tranquilles de Mont-Joli, on retrouve des existences marquées par les routines, mais aussi les rêves, les blessures muettes et les espoirs discrets.
Le livre évoque :
La lente transformation des villages face à l’exode rural
Les commerces qui ferment, les écoles qui déclinent, les visages qui changent
L’importance des liens intergénérationnels dans le maintien de la mémoire locale
La solidarité informelle qui palie l’absence d’institutions
À travers les histoires croisées d’habitants de tous âges, l’auteur capte la vibration de ces lieux dits “en déclin” mais où bat encore un cœur collectif bien vivant.
Mémoire, transmission et identité
Au fil des pages, Mont-Joli devient aussi un roman de la mémoire. Les personnages sont habités par les souvenirs d’une époque plus vivante, d’un Mont-Joli révolu, et chacun à sa façon tente d’en préserver la trace. Pour certains, cela passe par des récits transmis aux plus jeunes ; pour d’autres, par la réhabilitation de lieux oubliés ou le simple fait de “tenir bon”.
Ce thème est abordé avec subtilité, à travers :
La confrontation entre les anciens et les nouvelles générations
Les objets du passé qui redeviennent précieux : une enseigne, un banc, un carnet
La persistance des gestes ancestraux dans les tâches quotidiennes
Le deuil silencieux d’un monde qui s’efface
Mais au-delà de la perte, il y a aussi dans ce roman une volonté de réinvention, une foi tranquille dans la capacité des lieux et des gens à renaître autrement.
Une écriture sobre, poétique et incarnée
L’un des atouts majeurs de Mont-Joli est son style. L’auteur écrit avec une grande retenue, mais chaque mot sonne juste. Il y a dans la narration une tendresse pudique, une attention aux détails, une capacité rare à faire sentir les silences, les non-dits, les regards échangés. On pense parfois à Gabrielle Roy, à Marie-Claire Blais, à ces voix qui savent dire le Québec intime sans le caricaturer.
La langue du roman séduit par :
Sa musicalité discrète, sans effets de manche
Son amour des mots simples, concrets, sensoriels
Sa capacité à capter l’instant, comme une photographie vivante
Son humanité profonde, sans jugement
C’est une écriture qui respire avec ses personnages, au rythme lent de la vie réelle.
Une lecture actuelle et profondément humaine
À l’heure où beaucoup de territoires dits “périphériques” sont délaissés ou mal représentés dans les médias, Mont-Joli offre un contre-récit nécessaire. Il nous rappelle que ces lieux existent, qu’ils sont habités, aimés, et qu’ils méritent mieux que l’oubli ou le mépris. Ce roman est aussi une invitation à ralentir, à écouter, à regarder autour de soi avec plus d’attention.
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