Une anti-héroïne comme on les aime
Suzanne Griotte est une vieille femme qui ne supporte personne. Ni les enfants, ni les voisins, ni même le chant des oiseaux. Bougonne, solitaire, acerbe… Elle incarne l’aigreur à l’état pur. Mais voilà que le Diable en personne lui rend visite et lui fait une offre que personne ne refuserait : retrouver sa jeunesse.
Le prix ? Une mission : faire signer à la petite Adèle Nectar un pacte qui lui volera son âme.
Ni une ni deux, Suzanne accepte. Après tout, une gamine solitaire qui passe ses journées à parler à des limaces dans un parc ne devrait pas poser trop de résistance.
Mais c’était sans compter sur Adèle…
Une rencontre inattendue
Adèle Nectar n’est pas comme les autres enfants. Adorable, certes, mais aussi étrange, rêveuse, à l’imaginaire débordant. Ses seules amies ? Une bande de limaces qu’elle considère comme une famille. Cette fillette étrange, Suzanne la voit d’abord comme une proie facile. Mais très vite, les choses se compliquent.
Car Adèle est touchante. Et Suzanne, malgré tous ses efforts pour rester froide et manipulatrice, commence à ressentir quelque chose d’oublié depuis longtemps : de l’attachement. Ce pacte que le Diable attend devient alors une véritable épreuve de conscience.
Le mal est-il si simple quand il se heurte à l’innocence ?
Une fable moderne, pleine d’ironie
Thibault Bérard, connu pour ses romans à forte charge émotionnelle, prouve ici qu’il excelle aussi dans le registre du fantastique mordant. Suzanne Griotte et le parc aux limaces est une comédie noire à hauteur d’enfant, mais dont l’humour et les thématiques parleront tout autant aux adultes.
Entre satire sociale et conte revisité, l’auteur joue avec les codes du diable tentateur, des pactes damnés et de l’opposition entre cynisme et candeur. Mais au lieu de sombrer dans la moralisation ou l’horreur, le récit reste toujours drôle, fluide et original.
On rit de l’acidité de Suzanne, on s’émeut devant l’étrangeté d’Adèle, et on se laisse embarquer dans un univers légèrement décalé, où les limaces deviennent presque des symboles de résistance face au mal.
Un duo attachant au cœur d’une histoire drôle et subtile
L’un des grands atouts du roman, c’est son duo de personnages. D’un côté, une vieille femme devenue jeune à nouveau, confrontée à son passé, ses regrets, et son absence totale d’affection. De l’autre, une enfant marginale, naïve et forte à la fois, qui va provoquer chez Suzanne un bouleversement inattendu.
Le roman ne se contente pas d’être amusant. Il questionne en filigrane la solitude, la rancœur, le pardon, et surtout la capacité à changer. Le ton reste léger, mais le fond est profond. Une jolie réussite d’équilibre.
Une série à suivre de près
Ce premier tome des aventures de Suzanne Griotte annonce une saga prometteuse. L’univers est original, le style mordant, et le mélange d’humour, de fantastique et de tendresse fonctionne parfaitement.
Thibault Bérard propose ici un récit accessible à partir de 10 ans, mais qui séduira aussi les lecteurs adultes en quête de lectures intelligentes et décalées.
Envie de découvrir un univers drôle, piquant et magique, où une vieille sorcière mal lunée doit affronter une fillette amoureuse des limaces ? Suzanne Griotte et le parc aux limaces est une aventure fantastique aussi hilarante qu’émouvante.
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