Une héroïne inattendue dans un décor bucolique
Florrie Butterfield n’a rien d’une enquêtrice. À 84 ans, cette retraitée vive et pleine d’esprit a choisi de vivre paisiblement à Babbington Hall, une charmante résidence pour personnes âgées au cœur de la campagne anglaise. Autour d’elle, le temps semble suspendu : thés partagés, promenades dans les jardins, souvenirs échangés en toute quiétude.
Mais derrière l’apparente tranquillité, la vie réserve encore bien des rebondissements. Car ce printemps-là, deux événements viennent bouleverser la quiétude du manoir : un voisin est retrouvé mort dans le parc, et peu après, la directrice de l’établissement chute d’une fenêtre. Accidents ? Destin ? Pour Florrie, cela ne fait aucun doute : quelque chose cloche. Et elle est bien décidée à le découvrir.
Le passé n’est jamais très loin
Ce qui fait la force de ce roman, c’est la manière dont Susan Fletcher tisse le mystère du présent avec les fils du passé. À mesure que Florrie tente de comprendre ce qui s’est réellement passé à Babbington Hall, ses souvenirs refont surface. Une vie riche en aventures, en voyages, en passions, mais aussi marquée par un secret profondément enfoui.
Ce retour en arrière n’a rien d’anodin. Il devient vite évident que le mystère qui entoure les récents drames réveille en elle des blessures non refermées, et met en lumière des vérités longtemps tues. Fletcher explore avec finesse ce lien intime entre ce que l’on fuit et ce qui finit toujours par nous rattraper.
Un portrait de femme touchant et lumineux
Florrie Butterfield est une héroïne comme on en voit peu. À plus de 80 ans, elle incarne une forme d’audace rare en littérature : celle de ne pas renoncer à comprendre, à aimer, à se battre. Elle est drôle, curieuse, parfois un peu maladroite, mais terriblement attachante. Et surtout, elle refuse que son âge soit un frein à sa liberté de penser, de douter, de chercher.
À travers elle, l’autrice célèbre la vitalité des cœurs vieillissants, ceux que la société voudrait faire taire, mais qui ont encore tant à dire. Florrie prouve qu’il n’est jamais trop tard pour affronter ses peurs, pour faire la paix avec soi-même, ou pour aller au bout de ses convictions.
Un roman entre mystère et tendresse
Ceux qui ont aimé La Fille de l’Irlandais retrouveront dans Confidences d’un été cette écriture sensible et immersive propre à Susan Fletcher. L’intrigue, bien que ponctuée de suspense, n’est jamais haletante à l’excès : elle avance comme un souffle, portée par les émotions, les dialogues subtils et les paysages verdoyants de la campagne anglaise.
C’est un roman où l’intime prend le pas sur le spectaculaire, où chaque détail a son importance. L’enquête devient un prétexte à l’introspection, un moyen pour Florrie — et pour nous, lecteurs — de sonder ce que l’on cache par peur de raviver la douleur.
Un hymne à la mémoire, à l’amour et à la seconde chance
Au fond, Confidences d’un été est bien plus qu’un cosy mystery. C’est une méditation sur le temps qui passe, sur les promesses qu’on n’a pas tenues, les regrets qu’on porte, mais aussi sur la possibilité de rédemption. À travers son héroïne, Susan Fletcher nous rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour dire les mots tus, pour tendre la main, pour vivre encore.
Avec une élégance toute britannique, l’autrice nous offre un roman profondément humain, teinté d’humour, de nostalgie et d’une douce lumière.



