Il y a des douleurs qu’on ne voit pas, mais qui bouleversent toute une vie. Avec Sur nos chemins, Laëtitia Milot livre un roman aussi intime que collectif, traversé par la souffrance, l’espoir, la fraternité et une maladie trop souvent passée sous silence : l’endométriose.
À travers les trajectoires de Rose et Laëtitia — deux femmes aux parcours différents mais aux douleurs similaires — l’autrice nous entraîne dans un récit fort et nécessaire. Plus qu’une fiction, c’est un hommage vibrant aux combattantes de l’invisible, à celles qui souffrent en silence, mais choisissent malgré tout de vivre debout.
Rose, dès l’enfance, affronte la perte brutale de son père, un traumatisme fondateur qui laissera en elle une faille profonde. Puis viennent les douleurs. D’abord épisodiques, puis invalidantes. Comme un poison lent qui s’infiltre dans le quotidien, sans nom, sans explication. Une souffrance sourde, intime, niée. C’est l’histoire de tant de femmes.
En miroir, Laëtitia incarne cette lumière que rien n’éteint. Audacieuse, volontaire, solaire même quand son corps la trahit. Son histoire résonne avec celle de Rose, et leur rencontre devient le point d’ancrage du roman. Ensemble, elles tissent une solidarité féminine puissante, un lien du cœur plus fort que la douleur.
L’endométriose : quand le corps se fait silence et révolte
L’un des mérites majeurs de ce roman est d’oser nommer l’endométriose, maladie chronique encore trop méconnue malgré les millions de femmes qu’elle touche. Les règles douloureuses, l’infertilité, la fatigue, les crises... tout cela est souvent banalisé, ignoré, voire moqué.
À travers une écriture fluide et sensible, Laëtitia Milot décrit le quotidien bouleversé par la maladie : les rendez-vous médicaux à répétition, les diagnostics tardifs, les traitements lourds, et surtout, l’incompréhension du monde extérieur. Elle évoque aussi le poids émotionnel : la culpabilité, la solitude, l’impression d’être enfermée dans un corps défaillant.
Mais loin de se contenter de décrire la souffrance, l’autrice met en lumière la puissance de la résilience. Rose et Laëtitia refusent de se laisser définir par leur maladie. Elles avancent, parfois vacillent, mais se relèvent. Et c’est cette détermination silencieuse qui rend le roman si émouvant.
Une ode à la sororité et aux liens du cœur
Ce qui fait la force de Sur nos chemins, c’est aussi l’importance accordée aux relations humaines. Loin d’un récit médicalisé, l’histoire s’ancre dans l’intime : l’amour, l’amitié, la famille. Ces liens qui peuvent être fragiles, conflictuels, mais qui deviennent aussi des ressources de soutien inestimables.
La relation entre les deux héroïnes se construit sur la reconnaissance mutuelle, cette capacité à voir l’autre sans jugement, à partager ce qu’on ne dit à personne. Leur parcours est différent, mais leur combat est commun. Et à travers elles, c’est la voix de toutes les femmes atteintes d’endométriose qui s’élève.
Un récit nécessaire, entre fiction et engagement
Laëtitia Milot n’est pas une autrice comme les autres. Elle s’est engagée depuis plusieurs années dans la sensibilisation à l’endométriose, qu’elle connaît personnellement. Ce roman, bien qu’ancré dans la fiction, porte la trace d’une expérience vécue. Cela se ressent à chaque page : la justesse des émotions, la véracité des situations, l’empathie pour les femmes invisibles du système de santé.
Mais Sur nos chemins ne se limite pas à une dénonciation. C’est aussi une célébration du courage ordinaire, de la capacité à aimer malgré la douleur, à se réinventer quand tout vacille, à trouver un sens même dans l’épreuve.
Ce roman est à la fois une main tendue, un cri du cœur et un message d’espoir. Il devrait être lu par toutes celles et ceux qui veulent mieux comprendre la réalité de l’endométriose… mais aussi par quiconque a déjà lutté pour ne pas sombrer.
Découvrez Sur nos chemins... de Laëtitia Milot dès maintenant sur IZIBOOKS !
