Avez-vous déjà acheté un livre que vous n’avez jamais ouvert ? En avez-vous plusieurs qui s’empilent dans votre salon, votre chambre, votre bureau… au point de former une « pile à lire » devenue monument ? Si oui, vous pratiquez peut-être sans le savoir le tsundoku, un terme japonais qui décrit avec bienveillance cette manie littéraire que partagent des millions de lecteurs dans le monde.
Dans Tsundoku : l’art japonais d’accumuler les livres, Taiki Raito Pym nous invite à revisiter notre rapport aux livres. Non plus comme des objets à "rentabiliser" par leur lecture immédiate, mais comme des compagnons silencieux, inspirants, symboliques. À travers ce regard déculpabilisant, ce court essai explore une relation singulière aux livres, entre amour, projection, collection et quête de soi.
Le tsundoku : bien plus qu’un simple empilement
Le mot tsundoku vient de l’assemblage de deux verbes japonais : tsunde oku (empiler pour plus tard) et doku (lire). Il désigne donc le fait d’acheter ou d’accumuler des livres sans les lire immédiatement, voire jamais. Si dans certaines cultures cette habitude est considérée comme un excès ou une névrose, au Japon, elle est vue comme un art de vivre.
Le livre de Taiki Raito Pym nous rappelle que le tsundoku est bien plus qu’une simple accumulation d’objets : c’est un rituel affectif, une manière d’exprimer notre curiosité, nos désirs, notre besoin de beauté ou de savoir. Un lecteur tsundoku n’est pas un lecteur paresseux, mais un lecteur en devenir perpétuel, qui collectionne des promesses de lecture comme d’autres collectionnent des souvenirs ou des rêves.
Pourquoi garder des livres qu’on ne lit pas est apaisant
Le tsundoku vient déconstruire l’injonction de "rentabilité" qui peut s’immiscer jusque dans nos loisirs. Lire ne devrait pas être une course, ni une obligation. Et posséder un livre, même non lu, peut produire un effet bénéfique sur notre humeur, notre concentration, notre sentiment de sécurité.
Taiki Raito Pym montre combien la simple présence physique des livres dans notre environnement modifie notre perception du temps, de la culture, de notre identité. Une bibliothèque, même partiellement lue, est une forme d’autoportrait. Elle raconte nos envies, nos intérêts, nos obsessions du moment. Elle donne aussi aux autres un aperçu de ce que nous sommes ou de ce que nous aspirons à être.
Les piles de livres ne sont pas le signe d’un retard ou d’un désordre, mais la trace vivante d’un dialogue constant avec le savoir et l’imaginaire.
Le plaisir du rituel autour du livre
Acheter un livre, le feuilleter, le ranger, l’oublier puis le redécouvrir… Autant de gestes qui forment un rituel précieux. Dans l’esprit tsundoku, chaque livre est une histoire, même s’il n’est jamais lu. Il a été choisi à un moment particulier, pour une raison précise – parfois obscure – et il incarne un élan, une intention.
Ce que célèbre Tsundoku : l’art japonais d’accumuler les livres, c’est justement cette magie quotidienne que créent les lecteurs compulsifs : flâner en librairie, dresser des listes de lecture infinies, redécouvrir un roman offert il y a des années, empiler des essais en pensant "un jour, peut-être…". Ces gestes font partie intégrante du plaisir de lire, ou du moins, de l’amour des livres.
Adopter le tsundoku avec sérénité : quelques idées pratiques
Voici quelques façons concrètes d’intégrer cette philosophie dans votre vie sans culpabilité :
Organisez vos livres par thématiques, envies ou saisons, pas nécessairement par date d’achat.
Tenez un carnet ou une application de vos livres achetés, lus… ou en attente.
Offrez-vous régulièrement une "balade littéraire" en librairie, sans pression d’achat.
Relisez un livre ancien au lieu d’en ouvrir un nouveau : cela renouvelle l’expérience.
Partagez vos trouvailles avec d’autres passionnés, même si vous ne les avez pas encore lues.
Ces petits gestes permettent de vivre sa passion des livres pleinement, sans contrainte de productivité ou de performance.
Une déclaration d’amour aux lecteurs imparfaits
À travers ce livre, Taiki Raito Pym signe une déclaration d’amour aux lecteurs "imparfaits", ceux qui aiment autant le livre-objet que le texte, ceux qui ne finissent pas toujours leurs lectures, ceux qui se laissent guider par l’instinct, la beauté d’une couverture, un titre intrigant.
Tsundoku : l’art japonais d’accumuler les livres n’est pas un guide pour mieux lire, mais une célébration bienveillante du lien intime et unique que chacun entretient avec ses livres. Il nous rappelle qu’il est possible d’aimer la littérature sans pression, sans règles fixes, en cultivant simplement cette complicité silencieuse entre soi et sa bibliothèque.
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