Une disparition. Un vide immense. Une forêt muette. Voilà ce qu’il reste lorsque Pernille, un matin lumineux, quitte la maison pieds nus… et ne revient jamais. Dès lors, le temps se fige pour sa famille. Ses sœurs, tenaillées par l’angoisse et la culpabilité, parcourent inlassablement les sentiers forestiers, à la recherche d’un indice, d’une trace, d’un signe. Leur mère, elle, s’accroche désespérément à l’espoir. Pour elle, Pernille est simplement perdue. Et tant que son corps n’est pas retrouvé, l’histoire ne peut pas s’achever.
Dans Les ensevelies, Caroline Bélisle signe un roman aussi beau que douloureux. Porté par une écriture fine et sensorielle, le récit capte avec justesse la lente désintégration du quotidien, les fractures invisibles qui s’installent dans une famille frappée par l’incompréhensible.
Une tragédie intime sublimée par la nature et les saisons
Le décor n’est pas simplement un cadre dans ce roman. Il est personnage à part entière. La forêt qui entoure la maison familiale est vivante, omniprésente, presque menaçante. Elle dissimule autant qu’elle protège. Elle est le lieu de la perte, mais aussi celui de l’attente. C’est là que les sœurs s’enfoncent chaque jour, dans une forme de rituel autant que de résistance à l’oubli. C’est là que leur mère scrute l’horizon, à la recherche de l’impossible retour.
Au fil des pages, les saisons se succèdent, lentes, implacables. L’hiver, rude et silencieux. L’automne, qui emporte les feuilles comme des souvenirs. Et puis, enfin, le printemps, celui du dégel. Celui qui fait fondre la neige… et remonter à la surface ce qui était enfoui.
Cette progression naturelle accompagne le récit de manière subtile : ce n’est pas le temps linéaire qui fait avancer l’intrigue, mais bien le rythme organique du monde, qui impose sa propre logique au chagrin humain.
Une narration poétique, une émotion contenue
Caroline Bélisle évite les pièges du pathos. Elle ne nous impose pas de grandes scènes lacrymales. Au contraire, tout dans Les ensevelies est retenu, suggéré. L’émotion surgit entre les lignes, dans un geste interrompu, un regard perdu, une phrase inachevée.
Les personnages sont d’une justesse remarquable. Les sœurs de Pernille ne sont ni héroïnes ni victimes. Elles sont simplement humaines : parfois fortes, parfois lâches, souvent désorientées. Quant à la mère, figure centrale du roman, elle incarne à elle seule la complexité du deuil : l’amour infini mêlé au refus d’accepter l’inacceptable.
L’écriture, ciselée et profondément incarnée, épouse leur ressenti. Chaque mot est pesé, chaque image fait mouche. La lecture devient une immersion sensorielle et émotionnelle.
Une révélation littéraire à découvrir d’urgence
Avec Les ensevelies, Caroline Bélisle confirme l’émergence d’une voix singulière dans le paysage littéraire francophone. Son style épuré et sensible, sa capacité à capturer les tensions familiales, les non-dits, les espoirs ténus, en font une autrice à suivre de près.
Ce roman, à la fois énigmatique et poignant, s’adresse à tous ceux qui ont aimé Les filles du Docteur March pour la sororité, My Absolute Darling pour la tension sourde, ou Delphine de Vigan pour la lucidité sur les failles humaines.
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